Quizz: on m'a donné une moto...Benelli 654

Didier a écrit:

jbt a écrit:Tu es le bienvenu Didier, je t'offre gîte, couvert...et tampon Jex.

 T'as aussi le mode d'emploi car si c'est  comme les kit de crevaisons modernes , je suis pas très doué 

Souvenirs, souvenirs ....

C'est pas compliqué le mode d'emploi du tampon Jex, t'as qu'à te souvenir de ton adolescence et des pages lingeries du catalogue de la Redoute, le geste reviendra.

Moi c'était Vert Baudet. Mais je suis un peu pervers, je reconnais.

jbt a écrit:
En y retournant cet après-midi, il me demande si je pourrais lui prêter ma remorque. "Un copain m'a appelé ce matin. Il déménage, il a vendu sa maison. Et comme il ne veut pas s'emmerder à la déménager, il m'offre la R80G/S qui traine dans son garage. C'est pour aller la chercher..."

Pas mieux.
L'aut' jour, je passe devant chez Nortonton. Il me demande un coup de main pour béquiller une vieille 75/5 qui traînait dans son garage. Faut dire qu'il avait un lumbago.
On discute, on fume une clope. Puis....
" Tu ne voudrais pas me la dégager cette bécane ? Elle me gêne à chaque fois que je veux faire un tour de déambulateur dans le jardin.". 

Moi quand c'est pour rendre service à un ami......

Maintenant que j'ai fini la révision de toutes les motos roulantes du parc, j'ai quelques heures à consacrer à la Benelli qui a le droit d'être exhumée de la grange après presque un an de purgatoire, et grimpe enfin sur la table élévatrice pour la première fois. 



Une première vidange et un branchement en direct du démarreur permettent de s'assurer d'un point crucial: le moteur tourne librement. 
Ouf.  Il y a donc matière à aller plus loin. 

Tiens? 
Ca me dit quelque chose, cet alternateur...





En déposant les bougies histoire de voire ce que recèlent les entrailles, je tombe sur un os: la bougie n°4 casse net, l'isolant sort, et l'électrode reste au fond. 


J'utilise un extracteur qui casse . 




Pas grave, j'ai l'habitude. Je chauffe donc abondamment, je perce et taraude le bout de l'extracteur pour y visser une BTR que je soude sur l'extracteur histoire de pouvoir le dévisser. Victoire, ça sort!
(Non sans avoir beaucoup appris au passage au sujet du différentiel d'inertie thermique entre l'alu du moteur déjà refroidi et l'acier de l'extracteur, encore à 200°C lorsque je l'ai saisi de mes petits doigts musclés. On compare souvent mes doigts à des saucisses, ça n'a jamais été aussi vrai. 




Fort de ma réussite et de mes 8 doigts restants, je persiste dans cette technologie en soudant directement au bout de l'extracteur une douille que je pourrait entrainer avec un cliquet de 3/4.
Et ça réussit encore! L'entraînement de l'extracteur n'a pas cassé. 
Cette fois, c'est plus bas que ça a cassé, inatteignable. 




Bon, cette fois, plus le choix! Il faut déculasser. 
Le cache arbre à cames retiré laisse apparaître l'arbre à cames tournant directement dans l'alu de la culasse. 
Joie, les 3 tours de démarreur effectués ont suffi pour y acheminer de l'huile. Le système de lubrification est donc opérationnel. L'état de surface des cames et paliers est bon.


A noter que malgré les petits capuchons en caoutchouc rouge qui enferment de façon étanche les écrous de culasse dans leur puits, ces derniers sont encore plus corrodés que ceux restés à l'extérieur à chaque extrêmité de culasse. 


Après avoir bataillé un peu avec un tendeur de chaîne craintif parti se réfugier dans le bas moteur et qui m'empêchait d'accéder à l'arbre à cames, je suis parvenu à le déposer et à extraire la culasse. 

 

Voilà pourquoi l'extracteur était bloqué: l'electrode restante de la bougie faisait cliquet...

Un petit coup de massette persuasive a fini par vaincre toute velléité de résistance et l'extracteur a enfin été extrait. Paix à son âme, c'est dommage, j'aimais bien ses torsades très rococo. 

Maaaaaarchand de charbooooon!
Quiiii veut du charboooooon?
Ordinaiiiiiiire, Cooooooke, Anthraaaaaaaacite?
Maaaaaaarchand de charboooooon!


Si la distribution est propre, la chambre de combustion est dégueu. Ca pue les segments bouffés, ça...

Demain, j'emmène la culasse chez mon rectifieur qui va lui faire subir les derniers outrages en la bridant sur une table de fraisage pour finir d'ôter cette bougie du diable. 
Puis je remonte et je la remets en route pour voir si ça vaut le coup de la restaurer. 

Etonnamment, pour une moto de 40 qui a été stockée les ou 30 dernières années, OK, les vis sont corrodées. Mais hormis cette bougie à la con, aucune vis n'a résisté ou ne s'est cassée. C'est bon signe...

Eh ben, y’a du taff. Mais ça vaut le coup.

C'est beau, moi j'aurais été désespéré  bien avant toi !

Francesco a écrit:C'est beau, moi j'aurais été désespéré  bien avant toi !

Je crois que plus JBT est dans la merde, plus il est motivé... C'est pour ça qu'il n'a pas beaucoup de japonaises

J'ai hâte de voir !

jbt a écrit:

C'est bien marron foncé... le guide a de la chance, il doit avoir un bon jeu...

Oui, j'ai vu ça sur la photo a postériori. 
Mais je ne pense pas que ce soit un guide usé qui en soit la cause. 
D'une part parce que c'est le seul et qu'il n'est pas logique que les 3 autres guides de soupape d'échappement soient épargnés, d'autre part parce que la démarcation de la coloration est nette, trop pour provenir des gaz de la chambre de combustion. 
Comme la moto a été accidentée, je penche plus pour un stockage prolongé couché sur le côté du moteur...

Si le kilométrage est réel, ce qui semble être le cas,il est possible que la forte calamine soit dues a une mauvaise qualité

d'essence ,courant dans les années 75-80 ,couplé à une utilisation très urbaine et à bas régime .

J'ai démonté un moteur de 500 four dans ces années là pour un bruit suspect ,et j'ai trouvé ce même dépôt de calamine...

La moto n'avait que 12000 kms ,avec parcours essentiellement urbain et à bas régime .

Une fois décalaminé ,j'ai retrouvé tous les chevaux qui manquaient !

Pour la petite histoire le bruit suspect venait de la casse de la couronne de la cloche d'embrayage.(défaut dans l'acier)

jpd a écrit:Si le kilométrage est réel, ce qui semble être le cas,il est possible que la forte calamine soit dues a une mauvaise qualité

d'essence ,courant dans les années 75-80 ,couplé à une utilisation très urbaine et à bas régime .

J'ai démonté un moteur de 500 four dans ces années là pour un bruit suspect ,et j'ai trouvé ce même dépôt de calamine...

La moto n'avait que 12000 kms ,avec parcours essentiellement urbain et à bas régime .

Une fois décalaminé ,j'ai retrouvé tous les chevaux qui manquaient !

Pour la petite histoire le bruit suspect venait de la casse de la couronne de la cloche d'embrayage.(défaut dans l'acier)

Avec les limitations actuelles, bon nombre de véhicules sont aujourd'hui concernés par ce problème, dès que tu pousses trois rapports, tu es
considéré comme un criminel, c'est bien la peine de faire des moteurs de plus de 5O cv...

jbt, chapeau, l'entreprise n'est pas aisé, j'imagine que ta grande expérience t'aide à rester optimise devant l'ampleur de ce qui t'attend.

Les carburants actuels sont bien plus "propre" aujourd'hui

et ne provoquent plus autant de calamine sur un moteur en bon état.

Pour les limitations,même en 125 on ne les respectent pas ...

Je préfère regarder la route que mon compteur !

Diable, le temps a passé...
J'avais du temps, j'ai joué au puzzle ces derniers jours et la Benelli a redémarré ce matin...

Je ne pense pas la restaurer, par contre, je vais m'en débarrasser. Trop d'autres choses plus intéressantes ou urgentes à faire.
Mais c'était une question de principe qu'elle donne de la voix dans l'atelier!

Bravo.

La pluie joue des claquettes.....Jeu dans la distri ?
De toute façon, elle partira mieux à présent qu'elle tourne, même bruyamment.

Ce qu'on entend claquer, c'est plutôt les fuites à la jonction des tubes d'échappement avec la culasse et aux "silencieux".

Un copain qui habite à côté est passé la voir hier mais a reculé devant l'ampleur de la tâche.
Elle va se retrouver stockée dans un coin, comme avant.

Bravo !

Elle a pas l'air de fumer !

Je lui ai mis un patch à la nicotine sur la boite à air, c'est dur au début mais elle tient le coup.

Vu que je suis en looooongues vacances, je bosse de temps en temps sur la Benelli.
Un des soucis qui me préoccupait était l'impossiblité de faire correspondre les disques de frein avec les étriers.
Première surprise: ces disques sont montés sur la jante avec un empilement de 3 rondelles de 1,5mm intercalées entre disque et moyeu.

Visiblement, quelqu'un a déjà été confronté à ce problème et a tenté vainement de le résoudre...




Après avoir joué avec Palmer, pied à coulisse et réglette, un petit plan dessiné laisse apparaître qu'il manque 7,5 mm d'épaisseur au moyeu pour que tout colle.
Je pensais avoir une jante de petit bloc, genre V50.
Or, en y regardant de plus près, et en comparant avec une jante avérée de petit bloc, je me suis aperçu que l'usinage de la face d'appui du disque sur le moyeu était différent sur ma jante:
Ici, la face d'appui est au niveau des nervures des bâtons de jante

Sur une jante de V50, la face d'appui est un peu plus haute que les nervures.


Et si les 75mm qui me manquent se trouvaient là?


Du coup, le lendemain à l'heure où point l'aurore, j'affrète le side,



accompagné de mon ami Christian qui étrenne sa Barigo fraîchement restaurée,



et nous descendons le long du Rhône dans les lueurs matinales et la blanche gelée pour nous pointer chez Daniel, expert en Guzzi, qui me dégotte dans son stock une paire d'entretoises de disque de frein Guzzi de 7,5mm d"épaisseur. Merci à lui!

Dans l'après midi, je monte ces entretoises...Enfer. Leur alésage comporte un rétrécissement à mi-épaisseur.

Et bien entendu, ce rétrécissement est prévu pour un déport de jante de V50...pas de Benelli. L'entretoise ne peut se plaquer contre la face d'appui sur le moyeu, le rétrécissement gène.

Il me faut donc remédier sans délai à cette histoire de trou trop étroit, ce qui en ce jour de Saint Valentin, semble être une préoccupation unanimement partagée.

Le jour suivant, dès potron-minet, je m'enquiers du bon vouloir de mon autre copain Sylvain, qui m'a piqué des outils pour son tour, à me préter main-forte pour défoncer cette rondelle à la con.
Après qu'il m'ait répondu "rien", puis "HRmpf" et enfin "Gnekigna? Non tume rgnéveille pas!", j'apporte les entretoises serrées du fion avec un croissant parce qu'on débarque pas comme ça à 7h chez les gens.
Sylvain à un tour.
J'avais des outils pour tour.
Chacun comptait sur l'autre pour lui apprendre à s'en servir.
En fait on a passé 3 h à essayer de caler des mors sur le mandrin avant de réaliser que, bon en fait la hauteur est trop faible et le mandrin ne s'ouvre pas assez pour prendre l'entretoise.

Je me rends donc chez un autre copain de collège qui a une boite de construction mécanique, qui m'a souvent usiné des pièces à la demande, mais chez qui il faut être treès très très patient parce qu'il pas que ça à foutre.
Une fois chez lui, je pénètre comme à l'accoutumée dans l'atelier et suis assailli d'une impression étrange...
C'est le bordel. Ya plus de machines. Plus de bruit. Juste un clang glang au fond derrière un centre CNC.
Je discute avec l'usineur qui s'affairait à l'intérieur et il m'apprend que son ex-patron a vendu les locaux et s'est expatrié en Auvergne. Hop! Fini.
Lui a repris les locaux et relance une activité identique, mais tout seul.
Je lui présente mon problème, et il me répond "Non, je suis tout seul, vraiment j'ai pas le temps, OK, Serge avant il arrangeait tout le monde, mais moi je veux pas m'emmerder avec ça, c'est quoi ton truc, t'as juste deux pièces? Bon allez donne, je te le fais tout de suite , Tzwouiiiiiiiitchktchktchk cling et Tzwouiiiiiiiitchktchktchk clong! Voilà file-moi 10 balles. "

Merci m'sieur!
Me voilà en possession de deux rondelles élargies à un diamètre respectable, ce qui doit aussi, en ce lendemain de St Valentin, constituer une préoccupation partagée d'une partie de la population (mais pas la plus respectable si vous voulez mon opinion).



Je remonte tout ça sur la Benelli, et joie, bonheur, félicité (comme un lendemain de St Val oui, bon, ça va on a compris), tout tombe pile poil.
Tout?
Non, quand même. C'est une italienne, ne l'oublions pas.
Passons sur le fourreau droit qui est 2cm plus haut que le fourreau gauche. Ou sur le filetage de la broche complètement bouffé...ou sur les roulements de la jante qui font grouik cloc à chaque rotation..
Ces disques que je me suis escrimé à centrer par rapport aux étriers sont voilés.  

M'en fous j'en ai une autre paire. Na!

Au passage, Daniel m'avait refilé un contacteur avec une particularité: il avait une clé dedans!
Comme il m'en avait prévenu, il était HS, mais c'est facile à démonter, et j'ai pu avec deux en faire un fonctionnel.
Désormais, j'ai une clé, je la tourne, ça s'allume, je la tourne dans l'autre sens, ça s'éteint.


On progresse.

Hâte de voir les premiers tour de roues !

https://www.leboncoin.fr/motos/2313277255.htm

Benelli RS 350 and Benelli 654 plus parts
Amont-et-Effreney • 1977 • 20898 km
2 500 €

10/03/2023 à 11:53


Description
Benelli RS 350 in running order, it needs the head gasket replacing but is still useable. The 350 is modified with Jota handle bars, stainless steel silencers and non standard indicators. all original parts are available. Also included in the sale a Benelli 654 for parts or restoration. The 654 is completed. Also many spare parts for Benelli bikes such as frames for 125, petrol tank for 125, old engine for the 125 etc.

En Français: