Albi 21/22 Juillet

J'ai enfin deux minutes pour raconter ce sacré bon WE...

Jeudi matin, je charge la bagnole, et je décolle à 13h pétantes pour 6h30 de route, me dit le GPS. Dix minutes plus tard je suis de retour à la maison : j'ai zappé les côtés du barnum qui sont restés dans un sac sur une étagère dans un appentis que je loue au voisin vu qu'avec l'atelier je n'ai plus de garage, et c'est reparti ! Ah merde, j'ai oublié la petite table pour poser le micro ondes et la plaque électrique, il faut que je fasse un détour pour passer dans un autre hangar que je loue à un autre gars vu que je n'ai plus de place dans le premier appentis... Bon, je décolle à 13h37 pétantes, quoi.

Bords de Loire jusqu'à Nantes, autoroute par Niort, Saintes, Bordeaux, Agen, Toulouse, p'tain que c'est looong... enfin Albi ! il est 20h, Sam et Dédé son pôpa sont déjà sur place, le paddock n'est pas bien grand et déjà bien rempli ! Malgré une tentative de Dédé de me payer une bière immédiatement, nous montons les barnums afin d'établir notre base, puis enfin, la petite mousse à l'ombre avec Mireille, Dédé et Sam ! Sur ces entrefaits, Luc arrive avec la moto sur la remorque, quasiment 21h, on finit d'installer le bazar, tout est prêt, les hostilités peuvent commencer ! La BM est installée sous son barnum à elle toute seule, entourée de ses pièces détachées et des outils, histoire de bien lui faire comprendre que ce WE, on a ce qu'il faut pour s'occuper d'elle, qu'il faut pas qu'elle s'inquiète et que c'est pas la peine de nous emmerder ! Luc fait chauffer la gamelle de chili qui va nous tenir tout le WE, et nous prenons un repas bien mérité, puis c'est l'heure de prendre une peu de repos avant le dur WE qui s'annonce.
Durant la nuit, il se met à pleuvoir, et il bruinasse encore vendredi matin au réveil... pas le top pour découvrir le circuit, sur lequel ni Luc ni moi n'avons jamais mis les roues. J'hésite à acheter toutes les séances d'essais de la matinée d'un coup, on est limité à 95dB ici lors des essais libres... et la BM fait 99 à chaque fois. Je décide d'en réserver une seule, de faire la session et de voir si je me fais mettre hors jeu direct ou si on a le droit de jouer... Alors, le circuit d'Albi... un pif-paf à droite, un pif-paf à droite plus serré, un pif paf à gauche, un pif paf à droite qui passe presque à fond, un double droit qui coupe la piste d'atterrissage de l'aérodrome, une loooongue ligne droite (8000trs en 5ème, quand même), un gauche, un droit, et c'est reparti pour un tour. Ca a l'air simple comme ça, mais c'est physique, et pour faire un bon temps faut soigner les trajos !
Finalement la BM doit pas faire tant de bruit que ça, dès la session de Luc la piste est sèche, Luc et moi faisons toutes les sessions de la journée, j'établis le meilleur temps en 1'42'4 dès la seconde session, que je n'arriverai pas à reproduire lors de la dernière. Nous montons un couple conique de 34/11 pour avoir la meilleure démultiplication. Il fait une chaleur de dingue, Luc est en 1'47, mais c'est normal c'est un diesel.  
La moto fonctionne du tonnerre, pas une goutte d'huile, pas de bruit suspect, pas de mécanique de la journée ! Du coup je m'emmerde un peu, je suis en manque, on retrouve Sandra et Nico, dont on avait fait la connaissance à Carole, et qui nous avaient donné un sacré coup de main dans les stands. Il faut régler le 400 Four de Nico, et ça nous prendra tout le WE pour obtenir un résultat disons... discutable !  
Le vendredi soir, nous nous retrouvons tous autour du chili de Luc, et puis nous partons dans les anecdotes des courses que nous faites ensemble Luc, moi et Sam, jusque tard dans la nuit... C'est un moment un peu magique pour moi (et pour tout le monde je pense), car ça fait longtemps que nous n'avions pas évoqué ces supers souvenirs, englués jusque récemment dans les tonnes d'emmerdes de la saison 2017, les reproches qui nous ont été faits, les galères, le stress, le manque de temps et de moyens... ces quelques heures passées à évoquer les bons moments, uniquement les bons moments, ont soudé toute la petite équipe que nous avons formé ce WE... Merci pour tout ça...  

Le samedi, fini de rire, c'est les qualifs ! L'orga du circuit a décidé que le matin ne serait pas consacré aux qualifs, mais encore à des essais payants... que nous ne ferons pas, car au bout d'un moment y en a marre d'être le dindon de la farce, et puis on a rien à essayer, tout marche ! Nous avons une seule session de qualifs chacun, en début d'après-midi. On décide quand même de remplacer préventivement le cardan qui a un point dur (méthode komobled inside), mais en 3/4 d'heure c'est bâclé et après je me remet sur le 400 Honda parce que je m'emmerde . 14h, je me met en pré-grille, et c'est parti pour ma qualif' ! Je fais ma session sans forcer en m'appliquant sur les traj's, résultat 1'41'6. Ca vient gentiment... Luc part ensuite pour la sienne, 1'46. A la moyenne des temps nous sommes premiers des Classic, et 14è sur la grille. Le reste de l'après-midi se passe en préparatifs : vidange moteur, réglage culbus, amélioration du système de starters (mémère démarre toujours aussi mal à chaud...), tension des rayons de la roue arrière... que du normal quoi ! Ensuite, apéro du VMA, récupération de la clé du box, et vers 21h nous faisons une répétition de ravitaillement avec changement de pilote, Sandra en pompiste, Nico en pompier, Sam en manager, et Luc et moi en pilotes. Il n'y aura pas de chronométreur ni de panneauteur, manque de personnel ! Ca semble bien réglé, je calcule (mal) la conso de la moto, et zou, apéro + chili !

Dimanche matin, envie de rentrer chez moi (normal, ça le fait à chaque fois), pas du tout envie de monter sur cette moto pour faire le clown, non mais à quoi ça rime... une fois la combinaison enfilée ça va un peu mieux. La moto chauffe sur sa béquille, ça va chier !
On se place en épi sur la grille, puis on fait le planton pendant trois minutes de l'autre côté de la piste, puis on court à notre moto dans l'autre sens, on démarre, et c'est parti pour le tour de chauffe ! Il fait beau et déjà chaud, ça va rouler ! Replacement sur la grille. Prise d'appui de la botte dans l'herbe. Le drapeau bleu blanc rouge, annonciateur de tous les départs des courses nationales dans notre pays, traverse l'air. Vraaaaooooooooooooouuuuuuuuuuuuuummmmmmmmmm ! Mémère pète au quart ! Je force un peu le passage dans les premiers pif-paf, pas me coincer derrière un mec qui va plus vite en ligne droite mais qui se traîne dans les virages (c'est un peu le souci avec ces courses qui mélangent les catégories de moto, quand tu as la moins puissante !). Je décide d'adopter une stratégie que je connais bien : rouler le plus vite possible au début histoire de creuser l'écart, pour pouvoir souffler un peu ensuite. Ca marche, je tourne en 1'42 régulier, en essayant d'accrocher un 400VFR je fais quelques tours en 1'41, puis à la fin de la deuxième demi-heure je prends un tour au second de la catégorie ! Je décide alors de calmer le jeu, et tourne en 1'43 - 1'44. Lorsque je vois le panneau qui m'annonce de rentrer au stand, on n'est pas loin des deux tours d'avance. Nous faisons un super ravitaillement, mais c'est vrai, on va être pingre sur la quantité d'essence embarquée... la vitesse moyenne sur ce circuit est de 126km/h, contre à peine 100 sur les autres circuits du championnat. Du coup, la conso réelle est de 15 bons litres à l'heure, contre 13 d'habitude. Et on a remis 13L... Luc augmente l'avance car nos concurrents s'arrêtent plus longtemps que nous. Nous avons quasi trois tours d'avance à la mi-course, nous sommes 11ème au scratch, tous les Classic et les post-Classic sont derrière, et même des Open ! Oui mais... au moment de passer le panneau à Luc pour qu'il s'arrête, ben il passe plus ! Je suis persuadé que c'est l'essence, putain de putain j'ai envie de m'arracher les c..., au bout de 5 grosses minutes, Luc arrive en courant en poussant la moto, j'ai l'impression qu'il va mourir, il a poussé la chiotte en courant sur presque la moitié du circuit ! On remet 16L en vitesse, je remonte sur la machine, nous sommes toujours en tête des Classic, mais de justesse ! Je décide de rouler style "enroulé rapide", ça donne un 1'42 régul, sans trop forcer, pendant une demi heure. Tout à coup, à l'entrée du troisième pif paf, je perd fort l'arrière en entrée de courbe, ça raccroche par miracle et je prend le virage de manière un peu désespérée, mais ça passe. A l'entrée du double droit, rebelote ! Aurais-je crevé ? Une doute Massaï. Je décide de rentrer au stand pour voir. Alors que je rentre dans la pit lane, je rattrape un ZXR qui est recouvert d'huile du pneu arrière au dos du pilote. Les gars contrôlent la roue arrière, qui n'a rien. Je fais le rapprochement avec l'huile qu'il doit y avoir partout sur la piste, et repart. En un tour, deux chutes se sont produites, dont une assez sévère dans le double droit, avec tonneau de la moto, tout le monde roule sur des oeufs ! Le safety car rentre en piste, puis la direction de course se rend compte que la moto qui fuyait l'huile a badigeonné tout le circuit ! La course est neutralisée 40 minutes pour nettoyer le chantier. Je suis content de souffler, car il commence à faire chaud. Luc hésite à prendre son dernier relais, il ne se remet pas de sa course à pied ! Finalement, je vais repartir pour les 35 dernières minutes une fois le plein effectué. J'assure le coup, mais je ne comprend pas, car la moto chauffe plus et je n'arrive plus à prendre autant de tours dans la ligne droite. C'est en passant le drapeau à damiers que je comprend pourquoi : la fermeture éclair de ma combinaison a lâché et cette dernière faisait parachute ! L'émotion et la joie au passage de la ligne finale est très forte, car c'est l'aboutissement d'un travail acharné de Luc et moi (mais surtout lui) pour rendre la mécanique fiable, la concentration et le dévouement d'une équipe réduite mais vraiment au TOP, qui a rendu cette victoire possible. Même quelques jours après en écrivant ce texte, j'en suis tout émotionné, et infiniment reconnaissant.
Ensuite, ben, c'est les embrassades, le podium, y nous ont donné du champagne, alors forcément on l'a gâché, c'est une vraie merde, ça colle, ma combine est à reprendre, mon casque colle et j'ai eu des mouches dans la tête jusqu'à la douche !
Le rangement et la route du retour sont beaucoup plus doux quand ça se passe comme ça...
Un immense Merci à Luc, Sam, Sandra et Nico, vous avez assuré grave, et à ceux qui sont passé nous voir, Olivier, Eric, Savate et Louis, Tom, et j'en oublie, ça fait super plaisir ! Merci aussi, évidemment, à Guillaume et à la Pharmacie de la Fonderie qui nous sponsorise, et qui a bien mérité cette victoire !

Grand merci du reportage.

Et encore félicitations.

Félicitation les gars 
beau travail d'équipe,la persévérance est payante.
Bravo pour cette belle performance.

Le départ de Gael au milieux des modernes ...

Çà joue des coudes , pas un tendre le Gaël , même pour la mécanique ...

Bravo a vous tous, et merci pour les photos , le reportage et la vidéo embarquée:bien:
Content pour ces bons moments, la "culasse compote" n'est bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Félicitations
Un peu loin pour venir vous supporter sur place mais le coeur y est . 
N'oubliez pas qu'il y a des circuits dans le nord aussi, Gedine par exemple dans 1 mois, très apprécié des participants 
Bonne continuation 

Gael sans piter colle un tour à la Cagiva et la Guz  , l'accèleration de la 89 , le freinage de Gaël , une exécution 

Quant à moi , vous n'aurez pas le plaisir de voir ma magnifique pointe de vitesse à la poussette suite à la panne d'essence , la caméra à coupée ! 

J'avais oublié mon tout droit au début du second tour !!  

C'est vrai qu'elle marche bien cette moto, en ce moment

Bravo pour cette très belle victoire. 
Félicitations aux pilotes et a tous ceux qui oeuvrent dans l'ombre.
Merci pour le partage des photos et vidéos.
Rdv au Vigeant pour le même résultat. 

pockaman a écrit:

C'est vrai qu'elle marche bien cette moto, en ce moment

Tant que la fermeture éclair tient le coup, tout baigne !

Ce n'est pas charitable de faire passer ses petits camarades pour des traîne le teub mais bon... c'est quand même joli à voir !



(La vidéo est en ligne sur la chaîne flatis'team)

Hé Sam, ça passait c'était beau, non ? 

Je vais tenter les pneus off road le prochain coup!