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Ma R80G/S de 1986

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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Dim 14 Fév 2021 - 15:15

Juillet 1989, le voyage dans le Grand Nord est derrière moi.
Il nous reste à attendre le prochain qui, cette fois est encore plus ambitieux !
D’ici là, de retour de la Scandinavie, j’offre à ma r80G/S une nouvelle révision
le 13 Juillet 1989 pour un montant de 873 francs et 75 centimes. La seule intervention au-delà de la revision normale sera le changement du contacteur de point mort qui a une sacrée tendance sur cette moto à ne plus s’allumer régulièrement.
En juin 1990, au cours de l’une de mes promenades en Europe, le silencieux arrière s’éventre sur son côté gauche. Un trou d’environ 5 centimètres permet aux gaz brûlants de l’échappement de partir directement ... sur la paroi de la valise …qui va donc fondre.
Ce silencieux aura donc tenu environ 70 000 kilomètres. Il avait complétement rouillé, et il se formait depuis quelques mois de petites éventrations sur le côté exterieur. Bilan de l’opération, 1594 francs, prix à l’époque du nouveau silencieux BMW.
Je répare avec mon père la valise gauche. Le trou est comblé avec de la fibre de verre. Je n’ai d’ailleurs jamais peint cette partie réparée, et je me souviens à chaque fois de cette anecdote lorsque je prépare mes bagages pour une nouvelle aventure. Aujourd’hui, l’âge de la moto avançant, cette valise gauche est remplie de pièces de rechange, d’huile, de chambres à air, de démontes pneus etc …
En Octobre 1990, je fais réviser de nouveau la moto qui totalise 76300 kilomètres, et je fais changer l’embrayage et la tige d’embrayage ainsi que le piston de butée.
Au cours de l’été, j’avais été percuté par l’arrière à un stop (que bon citoyen que j’étais et que je suis encore) que j’avais marqué conformément à la réglementation du code de la route, mais que la jeune personne derrière moi en voiture n’envisageait de marquer. Je me souviens avoir traversé la nationale, sans chuter et sans percuter de voiture – OUF !!! Mais cette affaire avait conduit au fur et à mesure à une dureté de plus en plus nette au débrayage. Où etait la relation de cause a effet? je ne l’ai jamais sue.
Moralité, entre la révision, la réparation adhoc, le remplacement du joint de culasse gauche (eh oui, ca fuit tout le temps ces choses là, et ca ne sera pas la dernière fois) et le changement de l’embrayage, me voila rendu à 5528 francs et 06 centimes.
Fin Novembre 1990, j’achète quelques pièces de rechange telles que bougies, câble gaz, filtres essence, fusibles, lampe H4, lampe clignotant, filtre à air et chambres à air.
De manière totalement inconsidérée, je m’aperçois que je me suis promené pendant 76 300 kilomètres sans jamais emporter dans mes bagages ni chambres à air, ni rustines … un bon dieu vieillait donc sur moi jusque là, mais cela ne sera pas le cas du prochain voyage qui doit durer trois mois et qui consiste à partir de Paris pour rejoindre Monbasa en Tanzanie….

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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  Gastair Dim 14 Fév 2021 - 17:58

bien vivement la suite.
Gastair
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  Stalker Lun 15 Fév 2021 - 16:44

Merci Pierre.
J'aime ces énumération mécaniques figées dans le temps, elles sont si précises qu'elles en deviennent poétiques! Tu tiens donc un journal de bord?
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Somptueux écrits de voyages....

Message  sebaBM Jeu 25 Fév 2021 - 21:18

François bravo pour tes écrits de voyages qui m’ont transporté avec les photos.
Comme le disaient certains cela ferait à l’avenir un joli livre.
Hâte de lire la suite de tes voyages....coucouyess

sebaBM


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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Dim 28 Fév 2021 - 13:48

Merci à vous tous, amateurs des G/S, pour vos commentaires. Cela me motive pour la suite. Malgré le peu de temps dont je dispose, j'essaye d'avancer au plus vite (et je sais que c'est lent) dans la rédaction de mes mémoires de nos aventures. 
Pour répondre a Stalker, j'ai effectivement tout noté, et tout conservé depuis décembre 1985. J'ai meme retrouvé mon bon de commande. Arcueil Motor m'avait offert le compte-tour d'ailleurs. J'avais aussi calculé ma consommation d'essence, et combien cela me coutait par an. J'aspirais a montrer qu'en achetant une BMW, on faisait des economies. La qualité, ca paye, ne dit-on pas? Finalement oui mais pas au sens financier du terme, mais plutot sur un plan relationnel, avec un engin qui m'a permis de traverser 23 pays, et en espérant que ce ne soit pas fini. Beaucoup d'amateurs ont voulu me l'acheter. J'ai toujours refusé. Et j'en suis bien content. Madame a désormais aussi une 80G/S et nous continuons nos voyages. J'essaye de planifier un nouveau mais le COVID a fait exploser les prix du fret aérien. Donc à suivre.

Je crains que le prochain épisode soit tres long, peut-etre trop long, mais c'est vous qui me le direz. Son écriture est terminé. Il me faut le relire et tenter de raccourcir. Nous verrons bien.

A bientot
Francois
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Dim 28 Fév 2021 - 13:54

Pour repondre a SebaBM, oui mon livre avance, en s'appuyant sur de nombreux passages que vous avez deja pu decouvrir et d'autres details. Il y a beaucoup plus de photos, mais c'est un peu plus personnel ! J'essaye de selectionner les photos les plus cadrees avec la moto. Je m'apercois que je ne prenais pas souvent ma moto en photo. Dommage. Il me faut retrouver encore mes photos de yougoslavie, car j'avais de chouettes photos sur papier. Je les posterai plus tard, meme si ce ne sera pas dans le bon ordre.
Desole une nouvelle fois pour les accents, avec un clavier anglais, ca prend un peu d'effort de corriger tout cela.
Merci encore une fois de vos encouragements.
Francois
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Message  francois62 Dim 7 Mar 2021 - 13:31

Episode 6
 
QUAND CA NE VEUT PAS, CA NE VEUT PAS!
Tel pourrait être le résumé de ce voyage! 
Et pourtant, je me prépare au mieux pour celui-ci qui doit durer trois mois. La moto est entièrement révisée par Arcueil Motor. Je me suis fait un protège carter “béton”, et avec mon oncle, nous avons construit un porte-bagages pour mes valises en alu, qui permettent un emport plus important pour cette longue distance que les traditionnelles valises BMW.
 
Mais quand les éléments sont contre vous, il n’y a rien à faire.
Il me faut cette fois partager un récit dont je ne suis pas fier mais l’aventure en moto se compose aussi de moments difficiles.
 
Alors on y va!
Tout d’abord, comme expliqué dans l’épisode 4, nous avions rencontré un couple allemand au cours de notre voyage en Turquie. Nous avions sympathisé, et nous nous étions revus plusieurs fois depuis, notamment pour le Bicentenaire de la Révolution Française à Paris.
Nous avions alors travaillé sur un parcours en Afrique nous permettant de rejoindre Dar El Salaam en Tanzanie.
Tout se présentait bien, quand premièrement fin septembre 1990, je suis obligé de rentrer à l’hôpital pour une pleurectomie. (ablation de la plèvre sur le poumon droit). Pas drôle mais il faut le faire. Heureusement l’opération va se dérouler sous endoscopie, et je serai le
cinquième francais à profiter de cette nouvelle technique. Sinon il fallait ouvrir toute l’épaule et là, le voyage s’arrêtait définitivement.
Après douze jours d’hôpital, j’en sors KO.
C’est le début Octobre. A peine deux mois avant le départ pour me refaire une santé!
Deuxièmement, nos amis allemands vont finalement partir mais en 4x4! pas drôle non plus car le rythme est bien différent entre ces deux modes de transport. Ils emmènent avec eux un autre couple d’allemand que nous avions rencontrés en allemagne lors d’une nos promenades en moto. Ils sont aussi sympas, mais la chose sera forcèment différente.
Début décembre 1990 arrive. La première étape consiste à relier Nice au départ de Paris. Comme c’est l’hiver, je ne me vois pas descendre par l’autoroute jusque là, d’autant plus que le rendez-vous est à Gênes en Italie. Direction la gare auto-couchettes de Paris Gare de Lyon pour embarquement après une coupe de cheveux très courte pour tenir quelques
semaines. Le train auto-couchettes, un vrai plus que ce mode de transport à l’époque en France et qui s’est réduit à peau de chagrin aujourd’hui. Après une nuit dans le train, nous voici dans la lumière du Sud de la France, la température est plus agréable. Après un petit déjeuner à la brasserie de la gare, offert avec les billets couchette, nous récupérons la moto de son wagon deux heures plus tard.
Et la première galère, difficulté pour démarrer la moto. La batterie semble un peu faible, mais la descente par nuit d’hiver n’a pas dû aider, aussi après le trajet jusqu’à Gênes, la batterie devrait avoir repris un peu de vigueur. Arrivés dans l’après midi à Gênes, nous dégotons une chambre dans un ancien palais italien magnifique, avec palmiers dans le jardin. Promenade à pied dans la ville et dîner avec pâtes italiennes!


Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Nice_g12



Le lendemain, rendez-vous directement au port pour le départ du bateau, où nos amis arrivent à l’heure prévue (eh oui ils sont allemands !! l’ordre et l’heure ce sont des valeurs génétiques chez eux…) L’embarquement se déroule comme prévu et nous voilà partis pour une après-midi, une soirée une nuit et une journée entière pour une arrivée prévue vers 20h00 à Tunis, deuxième pays du voyage après l’Italie. Sur le bateau, j’ai rencontré une multitude de pilotes de 80G/S toutes préparées comme la mienne. Au cours d’une des discussions avec un suisse, je lui parle de mon problème de batterie car même après le trajet Nice/Gênes, la batterie ne semble toujours pas au mieux de sa forme.
Dans la cale du bateau, le suisse m’entraine à démarrer le moteur au kick. Eh oui chers lecteurs, ne riez pas, je n’avais pas encore réussi à démarrer au kick depuis l’achat de la moto. Après quelques tentatives ratées, il me démarre ma moto du premier coup.
Je me sens ridicule, mais le ridicule ne tuant pas, il va falloir que je m’entraine à partir d’aujourd’hui. Et de toute façon je ne vais pas avoir le choix, car la batterie va rendre l’âme dans quelques jours … et il n’y aura pas de magasin dans les environs.
Leçon retenue, la seconde r80G/S qui viendra rejoindre la mienne de 1986 disposera aussi d’un kick, car un motard averti en vaut deux comme le dit notre célébre aphorisme. Nous reparlerons de cette deuxième moto un peu plus tard quand nous arriverons à
l’année 2009.
 
Sortie du bateau en soiree. Il a plu, et le jeu consiste à rejoindre un camping à Hammamet. Après quelques belles glissades sur les routes de nuit et quelques frayeurs, car il n’y a pas que des voitures la nuit sur les routes mais aussi des charrettes tirees par des anes, nous atteignons le camping en question.
Montage de la tente de nuit et après un rapide encas, première nuit en Tunisie.
Le lendemain, nous découvrons nos voisins de tente. Le camping dans lequel nous sommes, concentre des aventuriers principalement avec de vieilles Land Rover d’un autre âge, dont une à plus de 300 000 kilomètres au compteur.
Après une première journée de repos, nous prenons le lendemain la route en direction du Sud.
Avec cette première journée de voyage, nous comprenons aussitôt que le rythme moto/voiture ne le fera pas. Ceux en voiture ne veulent pas s’arrêter pour déjeuner, alors qu’en moto, avec un peu de soleil mais des températures fraîches notamment en matinée et en fin d’après-midi, on apprécierait volontiers des pauses régulières et surtout un vrai déjeuner chaud.
Sortant de mon opération du poumon, je me sens encore faible, et manger demeure une obligation surtout avec la moto bien chargée.
Nous arrivons en fin de journée près de Gabes où nous trouvons une chambre d’hôte, ce qui me va bien car je vais pouvoir souffler un peu.

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Sans_n26

La deuxième journée de route est relativement courte par rapport à la première car nous filons vers l’Est en traversant le Chott El Djerid pour rejoindre Tozeur.
A chaque journée de route, la Police nous contrôle au moins deux fois, et comme nous sommes français, les rencontres avec la Police se passent toujours dans la bonne humeur. Mais il faut savoir y consacrer au moins dix minutes et bien sur traduire pour nos camarades de voyage.
Après un arrêt dans une oasis et une petite promenade parmi les palmiers, nous approchons du Chott. 

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Tunisi10

Le Chott el-Jerid se trouve être un ancien lac asséché. La route traverse donc ce lac, la route est tout à fait rectiligne. J’en profite pour m’arrêter plusieurs fois faire quelques photos, pendant que le 4x4 continue sa route déjà bien devant.
A Tozeur, grâce au célèbre “guide du routard” nous savons qu’il y a un petit hôtel sympa et pas cher, ce qui fait nos affaires, car il fait froid sur la moto. Bien sur il nous revient de trouver cet hôtel, ce que nous parvenons à faire mais pour découvrir que l’hôtel n’est qu’à l’état de construction!!!! Merci le guide du routard!
Repli vers le camping de Tozeur dans la partie de l’oasis, très sympa d’ailleurs!
Soirée tunisienne, tout se passe pour le mieux. Douche le lendemain matin, dans un petit cabinet prévu à cet effet mais sans électricité. Porte en bois, pas de lumière pour ainsi dire à l’intérieur. Madame porte des lunettes. Il fait noir, elle ne voit pas grand-chose sans lunettes, légèrement stressée, madame saute du bac de douche vers la sortie, et atterrit le pied sur la paire de lunettes. Résultat, lunettes cassées. Pas de lunettes de secours donc rafistolage comme on peut. Et avec le casque, cela se casse presque à chaque fois. Bref, cela commence bien.
Le lendemain, je n’arrive pas à démarrer la moto, mais grâce à la batterie du 4x4, ça part même si le moteur semble tourner sur une patte avec le starter! Il faut décidément que je continue mon entrainement ... Cette fois direction l’Algérie avec passage de la frontière.
Le passage de la frontière est assez policier mais nous ne sommes tout de même pas en Turquie (voir épisode 3).
Néanmoins après avoir changé la somme minimum réglementaire, nous repartons au poste de douane algérien, où cette fois le douanier ne veut pas laisser entrer Andreas et Kristin (nos motards allemands désormais voiturisés) car ils ne sont pas mariés. La discussion perdurant, je propose mon aide pour la traduction. Le douanier m’explique que les couples ne peuvent pas entrer dans le pays s’ils ne sont pas mariés. Je m’en étonne car nos passeports français ont reçu les tampons nécessaires alors que nous ne sommes pas mariés non plus, et cela quelques dizaines de minutes avant.
La situation devient de plus en plus compliquée. Maintenant, madame et moi, sommes en train de négocier le passage des deux couples allemands car plus rien ne va, alors que tous les papiers sont en règle. Après au moins quatre vingt dix minutes de discussion nous obtenons du douanier les tampons nécessaires avec un sermon sur la nécessité du mariage car nous vivons tous dans le pêché.
Nous quittons la zone frontière aussitôt mais la nuit tombe déjà. Nous savons qu’il ne sera pas possible de rallier la prochaine ville ce qui fait les affaires des allemands car ils ne veulent pas payer pour des chambres d’hôtes ou un camping. Je découvre alors qu’au delà de l’ordre, et de l’exactitude horaire, ils peuvent être un poil radin.
Nous quittons alors la route goudronnée et nous nous enfonçons dans le désert.
Après un kilomètre ou deux, nous dressons les tentes. Puis c’est l’heure enfin de manger !! un repas par jour, c’est trop peu.
Au cours de la soiree, je pars dans le désert, et reviens avec du petit bois sec, que je place au centre de notre campement et pendant quarante minutes, nous profitons de la chaleur du feu et de sa lumière. Une souris blanche du désert vient grignoter à nos pieds les miettes de pain. Cette souris n’a aucunement peur de nous. Qui sait, si elle a déjà rencontré des hommes? Le feu s’éteint, et nous observons les étoiles. Jamais vu autant d’étoiles de ma vie. Incroyable !
Pour la première étape en Algérie, j’essaye de négocier un arrêt dans un café du désert, Rien à faire. Il faut rouler car l’objectif est Hassi Messaoud. Il y a un peu de kilomètres.

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Tunisi10

Sur le trajet, à l’heure de la prière, les voitures s’arrêtent, les occupants prient sur le bord de la route. Vision assez étrange, mais finalement totalement normale dans un pays musulman.

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Si je n’ai pas réussi à convaincre les allemands d’un arrêt dans un café du désert, j’ai tout de même réussi à imposer une nuit à l’hôtel car j’ai dégoté encore une fois dans “le guide du routard” un hôtel pas trop cher.
Nous arrivons à Hassi Messaoud vers 16h00. Nous partons en quête du fameux hôtel, mission des francais comme la dernière fois. Après avoir tourné et demandé plusieurs fois, nous arrivons à l’hôtel, qui cette fois est construit mais qui n’a jamais ouvert … Merci le guide du routard!
Comme les autres hôtels sont trop chers pour les allemands, nous partons dans le désert camper. On prendra une douche plus tard …
Nous faisons le plein de tous les réservoirs avant de quitter la ville car le prochain objectif est la traversée du Grand Erg Oriental. En arabe, Erg veut dire mer, donc mer de sable, tout un programme. Il nous faut aussi du pétrole pour le réchaud.
Nous nous ravitaillons aussi en nourriture. Madame et moi en profitons pour acheter en douce de la nourriture pour couvrir nos besoins du midi. Nous avons déjà raté pas mal de déjeuner.
Vingt cinq kilomètres au sud-est de la ville avant la bifurcation officielle vers le grand Erg , nous quittons la route pour une recherche d’une zone de campement.
Je me souviens il fait froid, et il y a du vent. Je rêve de mon hôtel. L’endroit que nous trouvons est forcément désertique, mais constitué de petites buttes d’une dizaine de mètres de haut à intervalle régulier, et nous mettons les tentes dans un des creux, au moins le vent est un peu cassé.
Après le dîner, nous distinguons une luminosité dans le ciel qui tranche avec le ciel noir de notre dernière soirée. Nous grimpons au sommet d’une de ces buttes, pour découvrir au loin une multitude de torchères. Nous qui pensions être au milieu de rien! A une quinzaine de kilomètres se dresse une ville d’extraction de gaz.
La journée suivante est une nouvelle journée de froid. Le matin, la température est encore plus fraîche que la veille. Les allemands avec la tente pliable sur le toit, et la seconde qui se plie rapidement sont toujours prêts avant nous.
Avec mes ennuis de démarrage le matin un coup sur deux, j’ai besoin de leur batterie, Ceci dit, je progresse depuis le début de ce voyage, meme si cela crée un peu de tension. (sauf aux bornes de la batterie)
Nous quittons le campement et après un kilomètre, nous voilà de retour sur la route goudronnée. Ensuite plein Est.
L’aventure commence. Au début tout se passe plutôt bien. Il continue de faire froid et le vent est violent. Nous croisons quelques dromadaires ici ou là. Et nous réussissons à nous arrêter quelques fois pour prendre des photos en les poursuivant, ce qui a le grand avantage de nous réchauffer. 

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Sans_n29

Le décor est fantastique. Il n’y a que du sable de part et d’autre de la route. On distingue la piste stabilisée construite il y a certainement très longtemps tantôt à gauche, tantôt à droite de la route. Dans l’après-midi, après une micro pause déjeuner, - nous avons mangé nos petites provisions en cachette, - la route goudronnée se recouvre de sable.
 
Je fais attention, même si j’ai quelques milliers de kilomètres de piste derrière moi, je n’ai aucune experience de sable. Je commence pourtant à prendre l’habitude à franchir ces zones, et en laissant la moto partir légèrement mais sous contrôle. Les kilomètres passants, le recouvrement de sable s’épaissit pour finalement constituer des murs de sable qui s’élèvent à trois mètres au dessus de la route tous les cinquante mètres.

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Sans_n30

Je commence à prendre plaisir à franchir ces difficultés quand soudainement je me vautre royalement.
Le danger que j’avais commencé à noter, était qu’il me fallait de la vitesse pour franchir sinon je m’enfonçais (nous sommes deux et bien chargés). Par contre le vent sculptait la petite dune et de l’autre côté, la pente était beaucoup plus sévère.
Quand on commence à prendre plaisir survient alors l’accident. Mon premier de ma carrière de conducteur de G/S. Il faut bien commencer me direz vous, mais quand même! Cela fait plusieurs jours que nous sautons le déjeuner, je suis fatigué.
Quand on tombe, il faut se ramasser et ne pas avoir honte. C’est ce que nous allons faire. Premièrement ni madame ni moi sommes blessés même si nous avons finalement fini sur le goudron. Une bonne chose dans notre malheur.
Pour la moto, c’est un peu moins bien. Bilan, le guidon et notamment la poignée droite sont légèrement tordus. Cela aurait pu être pire. L’attache avant de la selle est cassée (celle qui entre dans le tube du cadre sous le reservoir). La selle ne tient plus que par la serrure arrière. Bon cela aurait pu être pire aussi. Le bloc plastique qui entoure le phare est suffisament rapé pour s’offrir un jour de trois centimètres. Le réservoir de liquide de frein est rapé, mais semble encore étanche.
Au-delà, le reste va bien. Tous les bagages ont tenu. On repart, et les buttes deviennent de plus en plus hautes, et il y a de moins en moins de goudron …
L’après-midi se passe, et nous quittons la piste/route vers 17h00 après plus de deux cent cinquante kilomètres dans la journée.
Le moral en a cependant pris un coup.
Première gamelle avec madame derrière, je me sens coupable.
Néanmoins, notre campement au pied d’une dune de cent mètres de haut en vaut la peine. C’est beau à pleurer. Dîner tous ensemble et bonne rigolade quand même et un peu
d’auto dérision. Encore un petit feu avec quelques herbes à dromadaire.
Une nouvelle fois, un ciel d’une pureté incroyable. Ensuite dodo.
Le soleil s’est levé, mais nous restons encore dans la tente pour prendre quelques degrés supplémentaires car dehors il ne doit faire que cinq ou six degrés.
Au bout d’un petit moment, nous entendons le bruit d’un moteur. Etrange.
Nous sommes au milieu de la mer de sable, et nous n’avons vu personne de la journée hier. Nous savons qu’il peut y avoir des personnes avec de mauvaises intentions qui circulent.
Le bruit se rapproche, et dans la tente nous comprenons que nous allons avoir de la visite. De quoi s’agit-il? Au bruit nous savons que le véhicule vient de s’arrêter à proximité, nous entendons des personnes en descendre parlant arabe. Je sors, et madame reste dans la tente.
Les allemands sont déjà sortis, ils sont un peu plus loin. Nos visiteurs sont finalement des militaires. Leur mission, surveiller cette zone dans laquelle circulent quelques pillards. Ils passent leur temps à rouler et observer les pistes de véhicules qui pourraient avoir quelques soucis. C’est gentil même si la vision d’hommes armés en plein désert peut inquiéter.
Finalement, nous passons un bon moment à parler avec eux en francais. Un bon souvenir. Ils nous indiquent que nous trouverons une caserne à la sortie du grand Erg, et cela en sera la fin du désert de sable. Ils nous quittent avec de grands “au revoir”.
Derrière leur piste, un sillon d’huile se répand sur le sable or. Un peu de pollution qui marque leur passage.
Déjeuner vite fait, moto prête, je demarre au kick Oui réussi cette fois!! J’observe dans mon rétro le 4x4. Il ne bouge toujours pas, j’attends et j’ai même le temps de faire chauffer le moteur. Je coupe mon starter. Et j’attends toujours. Andreas vient me voir et m’explique que la voiture ne démarre plus. Dommage nos amis soldats sont déjà bien loin ... pour pousser dans le sable, ca ne va pas être facile.
Je coupe le contact, nous descendons de la moto car la journée va peut-être être longue … Après avoir enlevé le casque (pour une fois que j’avais réussi à faire partir mon moteur, quel dommage, J’étais fier), je m’avance prudemment vers eux, car je vois les deux garcons s’affairer dans le capot moteur. Le véhicule est un 4x4 Toyota Cruiser. Il est d’occasion et doit avoir dans les huit ans. Il n’est pas tout neuf. Au bout d’un moment les deux allemands m’expliquent qu’ils n’arrivent pas à lancer le moteur. Je leur demande d’essayer pour me montrer. Andreas tourne la clé pour me montrer qu’il ne ment pas, mais j’entends claquement du relais du démarreur. Donc nous avons de la batterie, par contre le démarreur ne tourne pas. Par une chance incroyable, j’avais déja vécu un incident similaire avec un ami bricoleur (et c’est peut-être bien la seule chose que je savais faire du coup). Je leur demande un marteau. Il me donne ce fameux marteau, et je pars à la recherche du démarreur. Je le trouve. Je lui assène un grand coup, puis je demande à Andreas, de démarrer. Il tourne la clé et le moteur démarre … et voilà le travail. Moi François qui ne connais rien à la mécanique, nous voilà sortis d’une mauvaise situation bien heureusement.
Nous partons alors de notre campement, et dans le sable nous progressons.
La chose devient de plus en plus difficile pour moi. Je fatigue. Je ne mange pas suffisamment. Puis j’arrête. Trop dur.
Andreas reprend ma moto et va conduire pendant une heure de manière à me reposer.
Fort heureusement, nous approchons de la fin de la zone des dunes. Même s’il reste de beaux paquets de sable, je reprends la moto mais le goudron commence deja à apparaître par intermittence.
Nous rejoignons la caserne, où je profite de l’arrêt pour engager la conversation avec les quatre militaires qui nous offrent du thé, mais que les allemands refusent. A part la police à l’entrée de l’Algerie, nos contacts depuis le début sont excellents. Dans l’après-midi, je passe sur la deuxième réserve, et cela signifie qu’il ne me reste que cinq litres d’essence. Trente huit litres sont déjà partis. Je n’ai parcouru que cinq cent dix kilomètres. Nous vidons les cinq litres du réchaud dans le réservoir au cas où.
Le 4x4 s’éloigne avec madame à bord et je prends quelques photos avant de redémarrer. Bizarrement, la moto ne veut plus partir. Le démarreur tourne mais la moto ne réagit pas comme d’habitude. Elle cale.
Je ne m’énerve pas, et je cherche à comprendre. Tout parait normal, la moto fonctionnait bien pourtant juste avant.
Finalement je réussis le démarrage en conservant la poignée des gaz presque à fond, ce que je ne fais jamais. Que se passe-t-il? Je ne le sais pas et je finirai par trouver par moi même en Avril 1991 à Paris en faisant des recherches. (eh oui Gastair, j’ai fini par faire de la mécanique. Enfin tu me diras!) Pour que la moto roule parfaitement, je dois être au dessus de 3500 tours. C’est à rien ni comprendre.
Maintenant la route trace au milieu d’un sol composé de gravier et pierres. La couleur or du sable a cédé la place à la couleur grise. Nous arrivons à une bourgade Deb Deb où nous pouvons refaire de l’essence. Lassé de rouler sur ce ruban d’asphalte, je prends hors piste pendant l’après-midi en essayant d’éviter les cailloux qui pourraient couper mes pneux. Le 4x4 continue sur la route en parallèle.
A la fin de cet immense plateau de gravier et de cailloux, l’horizon semble se rapprocher. L’impression d’approcher le bout du monde. En fait, il s’agit d’une marche géologique. Le plateau sur lequel nous roulons depuis pas mal de temps maintenant s’arrête, et le prochain plateau est cent cinquante mètres plus bas. Une de mes plus belles images de voyage.
Nous passons à In Amenas où nous devons nous déclarer aux autorités avant d’aller plus loin. Au poste de police, nous donnons nos identités et nous avons quarante huit heures pour rejoindre à Illizi. Si nous n’arrivons pas, les autorités devraient commencer des recherches.
Nous refaisons le plein, et repartons aussitôt pour aller camper à nouveau dans le désert. Le goudron a disparu dans certains endroits, et nous progressons sur une piste plus ou moins établie. Je fais ma première expérience de fech/fech, et effectivement, c’est surprenant et cela dégage surtout beaucoup de poussière de sable.
Finalement nous quittons plus loin la route pour nous enfoncer hors piste et trouver une zone de campement. Pas de feu cette nuit là. Mais encore un merveilleux souvenir de nuit en désert.
 
Le lendemain nous arrivons à Illizi. Nous nous signalons aux autorités dès notre arrivée, et prenons la direction du camping, qui est en état de ruine malheureusement. Aucune maintenance n’a du être réalisée au cours des cinq dernières années. Un Touareeg garde le camping et nous demande une somme dérisoire pour occuper les lieux. A notre avantage, il y a quelques huttes ce qui va éviter que nous montions la tente, et des lits de camp. Et Bonheur il y a une douche! Depuis la Tunisie, nous n’avions pas pris de douche.
Quel Plaisir.

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Tunis_11

Journée de repos à Illizi. La moto ne tourne vraiment pas bien. A froid depuis sa sortie de chez Arcueil Motor, au starter, elle semble démarrer sur un cylindre, mais je m’y étais habitué. A la sortie du grand erg, voilà qu’elle ne démarre pas si je ne mets pas les gaz à fond. Il me semble que le moteur tourne sur un cylindre en dessous de trois mille cinq cents tours. Ce n’est à la fois pas pratique et à la porte de la piste vers Djanet, ce n’est peut-être pas une bonne idée. Au cours de la journée de repos à Illizi, je tente de trouver quelqu’un pour m’aider à résoudre ce problème. Nous rentrons bredouilles et nous décidons de ne pas continuer dans ces conditions, la batterie ne fonctionne plus vraiment, et le moteur roule sur une patte à bas régime.
La difficulté alors sera de remonter seuls à travers le désert, mais il existe une route goudronnée qui contourne le grand Erg, mais il y a huit cent kilomètres à dérouler avec un seul point de vie à son milieu. Il ne faut pas rater son coup car nous serons vraiment en solitaire. Le soir nous annonçons à nos camarades allemands notre décision. Ca semble satisfaire tout le monde. Donc tout va bien.
Le lendemain, nous nous séparons comme convenu, et l’objectif de notre journée est de retourner à In Amenas à deux cent cinquante kilomètres plus au Nord.
Cette fois les vacances commencent vraiment.

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Nous stoppons au seul arbre du parcours et de la journée, et nous déjeunons sur le sable pour la première fois du voyage. Les oiseaux ont colonisé cet arbre, et le silence est constamment brisé par leurs piaillements. Vision un peu surnaturel du désert. Il y a de la vie partout dès que possible.
Arrivés à In Amenas, je nous enregistre au poste de police et je me renseigne auprès du lieutenant. Celui-ci me répond qu’il n’y a aucune structure hôtelière, mais qu’il va faire en sorte de trouver une solution. Je dois vous avouer que cet homme fût particulièrement aimable et précautionneux avec nous. Et fort heureusement.
Dans un dortoir réservé aux travailleurs, le lieutenant fait modifier son agencement pour que madame et moi puissions dormir dans une chambre totalement séparée, car le dortoir est normalement reservé aux hommes. Les consignes sont données que rien ne doit nous arriver pendant la soiree et la nuit. L’accueil des habitants à In Amenas fut extrêmement chaleureux et respectueux.
Après une bonne nuit de repos, et après un démarrage au kick fructueux, nous voilà partis pour huit cent kilomètres, le plein est fait, et nous savons que nous ne croiserons presque personne. On nous annonce vers le milieu de la première partie un immense nid de poule dans lequel on peut y placer un petit autocar. Et c’est vrai, nous allons le découvrir, ce qui est assez dangereux en effet, car la route presque rectiligne invite plutôt à la somnolence.
Au milieu du parcours, nous refaisons le plein à la seule station entre In Amenas et Hassi Messaoud. Déjeuner (deuxième fois depuis le début du voyage) Retour en selle pour le reste du parcours. Vers 16 heures 30, dans une zone dunaire je stoppe la moto, car la journée s’étire et nous sommes loin d’être arrivés.

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L’ampoule du phare avant ne fonctionne plus, je me dois de changer son ampoule avant la nuit. Dans un magnifique décor de dune (semblable à la publicite de BMW pour la r80G/S), me voilà entrain de démonter le fameux bloc plastique noir de la 80G/S, tandis que madame sort la boite d’ampoules BMW. Je retire l’ampoule défectueuse, et … madame laisse tomber l’ampoule neuve au sol, qui se casse immédiatement.
Décidément, c’est la poisse jusqu’au bout. Restons optimiste. Je remonte tout et nous repartons. L’arrivée à Ourgla s’effectuera de nuit et sans phare. Je traverse Hassi Messaoud ville sans refaire d’essence pour gagner du temps.
Les quatre vingt dix kilomètres qui nous séparent de Ourgla seront les plus longs, et les plus difficiles. Sans phare, je dois faire attention aux bandes de sable sur la route et aux dromadaires qui de nuit aiment à se retrouver sur la route.
Finalement après une dizaine d’heures de conduite, nous arrivons à Ourgla.
Nous visons le premier hôtel de la ville (qui visiblement n’est plus un hôtel désormais) et nous nous effondrons dans notre lit.
Bilan plus de huit cent kilomètres dans la journée, et de mémoire nous avons croisé un car et deux voitures sauf dans les zones de ville d’Hassi Messaoud.
Après un bon petit déjeuner, paketage sur la moto, voilà que je n’arrive pas à démarrer au kick. On ne s’énerve pas, et le personnel de l’hôtel m’arrange un taxi, et deux bouts de fils électrique. Chacun tenant un bout sur les cosses des deux batteries, j’appuis sur le bouton du démarreur et le moteur démarre. Tous les artisans de ce démarrage arborent des sourires. On peut lire leur joie et leur fierté d’avoir aidé un touriste dans la difficulté. Merci encore à eux.
L’étape d’aujourd’hui consiste à relier Ourgla à Laghouat. Un petit quatre cent kilomètres, peu de chose au regard de l’étape d’hier. Nous traversons l’Algérie de l’intérieur. Il y a beaucoup de villages et d’habitants, ainsi le trafic automobile a sérieusement augmenté.
A l’arrivée, je suis à la recherche d’un hôtel, et le “guide du routard” en indique un.
Cette fois, peut-être sera-t-il construit et ouvert? Le centre ville historique de Laghouat vaut le détour. Il s’en dégage une impression de vieille ville provençale, sauf que presque tous les hommes portent la barbe, et des djellabas (ce qui d’ailleurs n’était pas vraiment le cas dans le Sud est du pays), et nous observent sans aucun sourire. Nous ne voyons aucune femme dans les rues. Nous trouvons l’hôtel qui est un hôtel pour les touristes. Il y a des chambres libres, nous en payons une. La moto aura même droit à un garage pour la nuit. Tant mieux il fait un peu plus frais en remontant vers le nord. L’hôtel est luxueux, à l’opposé de nos nuits dans le désert, sans douche. En hiver l’hôtel est presque vide, et bien que nous soyons les seuls clients, notre chambre est à l’opposé de la réception.
Après un bon dîner, il est temps de profiter de la bonne literie.
Milieu de la nuit, je me reveille mais je ne sais pas pourquoi? madame continue de dormIr. Dans le silence de la nuit, j’entends le bruit d’un déplacement dans l’hôtel vide. Je me lève du lit et progresse pieds nus vers la porte de la chambre. Le “déplacement” s’approche, s’approche tellement près de notre porte que je l’entends respirer. Image certainement cocasse ou deux hommes séparés par une porte et s’écoutent respirer. Après une ou deux minutes interminables, le “déplacement” s’éloigne. Etait-ce le gardien de nuit? Je ne le saurais jamais, mais j’ai eu une belle frousse!
Petit déjeuner, puis mise en place des bagages sur la moto. Mais encore impossible de démarrer. Le gardien du parking me propose de recharger la batterie pendant une heure. Je soulève la selle, sors la boite en plastique qui accueille la trousse à outils, et nous branchons la batterie au chargeur. Petit tour dans le centre ville où les gens à barbe nous semblent plus sympathiques que la veille au soir.
Retour à la moto, nous débranchons, je reconnecte les câbles, replace la trousse à outils dans son support et replace le tout à sa place. Une fois la selle mise, nous voilà partis. Finalement nous repartons plus léger, mais je m’en apercevrai que quelques jours plus tard. Il fallait bien payer quelque chose pour la recharge de la batterie….
L’étape du jour est une grande étape qui doit nous conduire jusqu’à Alger, en traversant l’Atlas, et la vallée des singes. Le seul défaut est que nous soyons en hiver.
La route au départ de Laghouat nous amène petit à petit en altitude. Arrivés à Berouaghia, il neige. Il fait froid. La route est détrempée, et la circulation est dense. Après une boisson chaude et un bon repas, nous repartons direction la montagne, où nous nous attendons au pire. Finalement le passage de la montagne se passe plutôt bien et nous redescendons par la vallée des singes ou bien entendu nous nous arrêtons comme de nombreux algériens pour interagir avec ces petits singes qui sautent dans tous les coins.
Puis c’est le départ pour Alger que nous rejoignons en fin d’après-midi après avoir circulé sur quelques tronçons d’autoroute où libre à chacun de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence pour acheter des oranges. Il faut par conséquent faire attention.
A Alger le traffic est très dense, et rechercher un hôtel n’est pas chose facile. Nous trouvons finalement un hôtel, nettement moins luxueux que le précédent que nous investissons immediatement. Les gérants de l’hôtel, ne souhaitant pas que nous laissions la moto dans la rue, la font entrer dans le hall de l’hôtel. Ce sera plus sûr. Nous passons deux jours à Alger à nous promener et visiter, notamment la Kasbah, qui n’est pas franchement recommandée depuis les dernières élections municipales où le FIS a pris davantage de pouvoir.
Peu importe, à part une séquence quelque peu délicate avec les habitants, les visites se déroulent bien dans l’ensemble.

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Illizi10

Billets en poche pour la moto, madame et moi, nous démarrons la moto (au kick – le moteur a bien aimé la temperature de l’hôtel) et nous embarquons pour notre traversée vers la France. La mer est démontée, et la vitre de notre cabine est cassée. Nous colmatons avec un polochon supplémentaire. Pas très esthétique, mais suffisamment efficace pour passer ces trente six heures dans un environnement chaud.
Débarquement à Marseille par un matin ensoleillé. La moto ne démarre pas. Entre les problèmes de batterie et le moteur qui ne fonctionne toujours pas sous trois mille cinq cents tours, situation difficile. Pas grave je pousse pour sortir du bateau, et je m’arrête au premier café à la sortie du port pour souffler, et me renseigne pour une nouvelle batterie.
La chance nous sourit enfin.
Les propriétaires du café sont un jeune couple, adeptes de moto, qui nous viennent en aide immédiatement. Embarquement dans une voiture et direction le premier magasin de moto. Achat d’une nouvelle batterie. Retour moto, enlèvement de la selle, retrait de la coque soutenant la trousse à outils, et ouverture de la dite trousse à outils.
A ce moment là, je découvre le prix de la recharge à Laghouat! la fameuse pince BMW n’est plus! Disparue pas mais pas pour tout le monde ...
Montage de la batterie. Et direction la gare pour acheter un billet pour la moto, et les deux passagers. Il neige au dessus de Lyon, et nous avons déjà donné. Le soir nous quittons nos deux hôtes, qui s’ils se reconnaissent en soit une nouvelle fois chaleureusement remerciés, et nous rentrons sur Paris en train.
Garage de la moto sur la place de parking de mon père. La famille est totalement surprise, nous sommes le 22 décembre 1990.
Cela restera un de nos plus courts voyages jamais réalisé.
 
Il n’est pas très glorieux de partager un voyage qui ne se déroule pas comme planifié.
Mais finalement partir en voyage, c’est aussi accepter que les choses puissent ne pas se passer comme prévu. Pourtant j’avais mis, me semble-t-il, tout de mon côté pour un voyage que l’on ne fait qu’une seule fois dans sa vie. La moto avait été totalement révisée. Je l’avais équipée avec un sabot moteur, fait main, des sacoches en alu, (j’avais aussi des chambres à air) des ampoules de rechanges. Mais on ne choisit pas.
Trois mois, trois semaines. Finalement, ca restera un beau souvenir quand meme, et je dois vous avouer que j’ai rencontré des Algériens extrêment sympathiques et ouverts, notamment dans la partie désertique. La situation fin 1990 devenait difficile avec un retournement vers un Islam plus marqué. Au moins j’en ai profité un peu, et même si j’espère un jour y retourner avec ma r80G/S, je pense qu’il me faudra encore attendre un peu pour une situation politique plus stable.
Je salue au passage Stalker et son courage pour son voyage dans ce beau pays récemment et pour lequel il nous a partagé quelques photos. L’Algérie est vraiment un beau pays.
Il ne me reste plus qu’à ausculter ma moto pour essayer de comprendre pourquoi je ne tourne que sur un cylindre en dessous de trois mille cinq cents tours, puisque désormais le problème de batterie est réglé. (tout de même deux batteries BMW en moins de 5 ans, ca fait beaucoup)
A partir de ce moment là, je me lance dans un peu de mécanique, puisque la révision Arcueil Motor n’aura pas suffi. Je dois être capable de diagnostiquer et réparer et comme le dit “Gastair”, je connaitrais ainsi ma moto, cela pourra toujours me servir.
 
Je sais pourtant qu’il me faudra repartir un jour en selle pour un nouveau voyage….je ne peux pas rester sur un echec.


Dernière édition par francois62 le Lun 15 Mar 2021 - 15:22, édité 1 fois
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Dim 7 Mar 2021 - 14:03

Chers lecteurs, 
A vous de reflechir a la cause de mes ennuis . 

Pour resumer, 3 problemes:
1) en sortant de revision apres le changement d'embrayage, la moto ne demarre plus correctement notamment a froid
2) la batterie n'a plus de tension
3) et enfin, en cours de voyage, je tourne sur un cylindre jusqu'a 3 500 tours/minutes.

Je vous donne rendez-vous en Mai car apres deux ans sans vacances, je pars pour 4 semaines faire une pause. Je n'aurais donc pas acces a ma messagerie, et ensuite je travaillerai sur l'episode 7, qui, celui-ci, fonctionnera comme prevu, meme si ce fut un peu technique dans son organisation.

Bonne continuation a vous tous.
A bientot.
Francois
francois62
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Message  Gastair Dim 7 Mar 2021 - 14:30

Super bien merci pour ce nouveau partage. J'adore...

Oh que oui il faut être un minimum autonome en mécanique pour pouvoir, (même si on a pas le rechange), au moins faire un diagnostic. Et ce diagnostic peut aider à décider opportunément si on arrête, continue, ou fait demi-tour.

Dans ce que tu dis... carburation ou allumage. J'aurais bien dit membranes, mais elle n'agissent pas sur le ralenti... alors bobine fendue ?

Bien entendu, quand le problème est survenu, t'avais changé les bougies, vidangé les cuves, vérifié/nettoyé le filtre à carburant (au pire vérifié le débit), et surtout nettoyé le filtre à air (régulièrement bien entendu)... et inversé les sorties à la bobine pour vois si le problème s'inverse.  Mais tu ne te serais pas fait avoir par des trucs si basiques saispas siffle

souris
Gastair
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  Christophe Jean-Michel Dim 7 Mar 2021 - 16:02

Hum, j'ai lu avec plaisir et attention tes récits. 
Merci pour la lecture et le rêve associé. biker

Le train auto n'existe plus, c'était bien pratique pourtant.
Christophe Jean-Michel
Christophe Jean-Michel


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Message  francois62 Lun 15 Mar 2021 - 15:20

Merci pour la reponse Gastair et egalement a Christophe ou Jean-Michel pour le sympathique commentaire.

En reponse a Gastair, effectivement le probleme venait de la bobine. Et cette fameuse bobine est un vrai probleme de la G/S (comme mon disque de frein avant d'ailleurs). Pour info, meme si je n'ai pas encore termine les recits de mes aventures, sachez cependant que j'en suis a la troisieme bobine en 35 ans et 150 000 km. Quant a la G/S de madame, j'ai deja du changer la bobine aussi. Bref, dans la valise gauche de ma moto, vous aurez compris que j'ai un bobine neuve prete a l'emploi. Un peu dommage tout de meme, pour cette moto vendue pour l'aventure.

J'avais en effet verifie si la panne ne provenait pas de la gestion de l'essence et en controlant un certain nombre de points mentionnes. Par contre je n'avais pas tente la permutation des fils sur la bobine parce que je ne savais pas .......qu'il y avait une bobine...... 
En fin de ma description narrative (j'espere le plus tard possible), je partagerai la liste de tout ce qui a ete remplace sur la moto pour que cette derniere continue de rouler. Ce sera ma contribution au site et a la G/S.
Desole encore une fois pour le manque d'accent, clavier anglais oblige.
Bonne continuation a vous tous. Et rendez vous en Mai 2021 pour un point d'etape et un nouveau recit.
Francois
francois62
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Message  Palica Gringo Lun 15 Mar 2021 - 15:27

francois62 a écrit:En reponse a Gastair, effectivement le probleme venait de la bobine. Et cette fameuse bobine est un vrai probleme de la G/S (comme mon disque de frein avant d'ailleurs). Pour info, meme si je n'ai pas encore termine les recits de mes aventures, sachez cependant que j'en suis a la troisieme bobine en 35 ans et 150 000 km. Quant a la G/S de madame, j'ai deja du changer la bobine aussi. Bref, dans la valise gauche de ma moto, vous aurez compris que j'ai un bobine neuve prete a l'emploi. Un peu dommage tout de meme, pour cette moto vendue pour l'aventure.
Les bobines de la 2e génération de GS règlent le problème, je pense que ça se monte sans modification sur ta moto. Sinon, il y a moyen de mettre des bobines de voiture ou moto qui règlent aussi définitivement le probleme (les bobines doubles de Honda CBR900 entre autres).

____________________
Cousindamérix

**************

- Alors, tout s’est passé comme prévu ?
- Non, mais c’était prévu.

Storm
Palica Gringo
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Message  Gastair Lun 15 Mar 2021 - 21:17

Palica a écrit:
francois62 a écrit:En reponse a Gastair, effectivement le probleme venait de la bobine. Et cette fameuse bobine est un vrai probleme de la G/S (comme mon disque de frein avant d'ailleurs). Pour info, meme si je n'ai pas encore termine les recits de mes aventures, sachez cependant que j'en suis a la troisieme bobine en 35 ans et 150 000 km. Quant a la G/S de madame, j'ai deja du changer la bobine aussi. Bref, dans la valise gauche de ma moto, vous aurez compris que j'ai un bobine neuve prete a l'emploi. Un peu dommage tout de meme, pour cette moto vendue pour l'aventure.
Les bobines de la 2e génération de GS règlent le problème, je pense que ça se monte sans modification sur ta moto. Sinon, il y a moyen de mettre des bobines de voiture ou moto qui règlent aussi définitivement le probleme (les bobines doubles de Honda CBR900 entre autres).

C'est vrai... mais vu qu'il l'a changée 3 fois je suppose que c'est ce qu'il a fait. (La nouvelle c'est à compter de 1991)

Il vaut mieux dans ce cas changer le module par un nouveau... le problème est que celui-ci n'existe qu'en 1,2 secondes, c'est à dire qu'il faut être speed pour démarrer au kick après chaque mise de contact. Mais ça se fait.
Gastair
Gastair


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Message  francois62 Ven 14 Mai 2021 - 17:36

Nous voilà donc de retour à Paris fin Décembre 1990. Il fait froid, c’est l’hiver. La moto fête ses cinq ans en janvier 1991 au fond de la place de parking de mes parents avec 81 000 kilomètres au compteur. Elle est malade.
Je commence à investiguer les problèmes techniques à partir de Mars. 
J’ai perdu le voyant de point mort. Changement d’ampoule. Facile !
Par rapport à ce problème de fonctionnement sur un cylindre, les investigations que j’avais menées en Algérie, m’avaient démontré que la partie essence du moteur ne souffrait d’aucun défaut. Par conséquent, il me fallait me concentrer sur la partie électrique. Je m’achète deux nouveaux anti parasites. Je procède également au changement des deux bougies. Toujours même phénomène au démarrage en dessous de 3500 tours, ça tourne sur un cylindre. Je continue donc, et je démonte la bobine que j’apporte à tester. Résultat : bobine hors service. 
Le 04 avril 1991, j’installe une nouvelle bobine pour la modique somme de 
878 francs et 85 centimes. J’essaye, et la moto tourne comme une horloge.
En Mai, perte une nouvelle fois du voyant point mort, changement du mano contact cette fois. Et en Juin je fais monter un nouveau pneu avant, et je cède mon pneu « désert » avant à un de mes amis.
En Juillet, je change mon rétro avant droit et le support clignotant arrière (la première fois d’une longue série…) 
En Juillet également, je me paye un nouveau cache latéral gauche dont les familiers de G/S savent que les attaches sont extrêmement fragiles (une a cassé donc il faut changer le tout – ce que je ne ferai plus aujourd’hui…), un nouveau guidon car dans la chute du sommet de ma petite dune, le guidon a été légèrement tordu, un nouveau couvercle de réservoir de liquide de frein (abimé pendant la chute), ainsi qu’un boitier de clignotant arrière gauche (un peu carbonisé car quelque peu dans l’axe des fumées d’échappement) Le tout pour 1181 francs et 30 centimes.
Chers lecteurs, Horreur ! Je viens de me rendre compte d’une erreur s’est glissée dans l’année quatre. Mon accident de circulation annonce comme survenu en Juillet 1990 s’est en fait déroulé en Juillet 1991. Mea culpa.
La dureté d’embrayage va survenir 15 jours plus tard. Cause à effet ?? je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, la réparation est effectuée le premier Aout 1991 et non en 1990. (Il va me falloir reprendre le texte de mon livre pour caler le tout de manière correcte. J’aurais pu ne pas vous le signaler mais vous verrez plus loin que cela a de l’importance…)
Voilà pour mon année cinq. Finalement très fade au regard de ce que j’avais pu accomplir jusque-là.

Le 16 Janvier 1992, ma r80G/S fête ses 6 ans. Au compteur 85 000 kilomètres, et pour l’instant tout va bien. Mais le mois suivant, survient de nouveau le même problème avec l’embrayage. Ce dernier devient de plus en plus difficile à actionner, comme la première fois, 7 mois plus tôt…. La réparation m’ayant couté la bagatelle de 2381 francs, je commence à douter de mon garage et du bien fondé d’acheter une BMW…. Retour et ce sera la dernière fois chez Arcueil Motor. Changement à nouveau du piston de butée. Cette fois, le garage Arcueil Motor ne me facturera que le coût de la pièce, ce qui ne m’empêchera pas de ne plus jamais y remettre les pieds.
Mais il est temps de repartir à l’aventure. Dans l’épisode sur la Scandinavie, nous avions rencontré quelques motards. Avec l’un d’entre eux nous décidons de partir en voyage aux Etats-Unis en Juin 1992. Il faut donc se préparer et notamment démarcher pour l’envoi des motos. Nous allons donc nous atteler à cette tâche. Après quelques coups de téléphone et un déplacement sur la zone fret de Roissy, nous finalisons avec un prestataire qui nous a proposé le transport des motos à un prix très intéressant. La chose est conclue pour l’aller mais pas le retour. Nous verrons bien aux Etats-Unis comment les renvoyer vers la France. Même pas peur !
Le 15 Mai 1992, quelques semaines avant le départ, je m’achète un sac polochon de la société Briand (sac que j’ai toujours et dont je me sers encore pour les voyages). 853 francs. Il ne reste plus qu’à attendre le jour du décollage, précédé par le dépôt de la moto à Roissy à réaliser quelques jours auparavant.
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Message  francois62 Sam 18 Déc 2021 - 16:30

Episode 7

 
Si le voyage précédent n’avait pas été un grand succès, celui-ci le saura.
Nous sommes en Juin 1992. Les motos (une r80g/s et une 800 DR Suzuki) sont donc parties en avion vers le nouveau continent. Il ne reste plus que les passagers ! Cette fois nous serons donc trois, madame et moi, mais aussi un ami rencontré pendant le voyage en Finlande quelques années plus tôt en 1989 (Voir épisode de 1989).
Et notre première aventure commence …. Sur le sol français
Notre départ est fixé un vendredi avec la compagnie Delta Airlines au départ de l’aéroport d’Orly (Paris)
Nous partons donc de l’appartement et arrivons à l’aéroport à l’heure avec nos casques et nos bagages. Nous patientons l’esprit tranquille, quand vient notre tour pour l’embarquement. Nous progressons vers le contrôle, et alors que Didier et moi sommes autorisés à passer, madame est refoulée. A la question du motif, l’employé américain nous répond que le passeport de madame n’est plus valide…. depuis quelques jours. Malheur !
Que faire ? Nous retournons sur nos pas, et rentrons à notre domicile, un peu penaud je dois vous l’avouer. Comment avoir raté pareille bêtise !
Le lendemain matin, départ pour la mairie du 14ème arrondissement de Paris, au bureau des passeports pour tenter d’en obtenir un nouveau . Nous arrivons avec les photos, et tous les autres documents nécessaires. Quatre-vingt-dix minutes plus tard nous ressortons de la mairie avec le fameux sésame. Ouf !  Nous nous dépêchons de nous rendre à l’aéroport pour prendre l’avion.
Défi remporté, nous sommes à bord de l’avion.
Heureux même si nous avons perdu une journée de vacances, mais au moins nous allons pouvoir rouler sur les routes des Etats-Unis.
 
Le vol se déroule en plusieurs étapes, la première partie jusqu’à New York, puis un second vol jusqu’à Salt Lake City, puis un troisième – le plus inquiétant au vu des tremblements de l’appareil - jusqu’ à San Francisco. Comme nous volons avec le soleil, il ne se couche jamais. La fatigue est extrême sur le troisième vol.
Arrivés à l’aéroport de San Francisco, nous dégotons une navette pour nous rendre à notre hôtel. Il fait sombre, il est tard. Notre chauffeur semble bien énervé, et dépose des clients à différents hôtels en manipulant les bagages avec vigueur, pour ne pas dire plus ! Finalement un pourboire à l’arrivée va le transformer de brute en agneau. Voilà l’Amérique ! Nous hébergeons dans un hôtel, et nous nous reposons des vols et du décalage horaire. Puis c’est le début de la visite de la ville. Comme nous ne pouvons pas récupérer les motos tout de suite, il faut attendre le lundi, nous flânons en ville, et allons admirer le port, les entrepôts et le Golden Gate le tout en transport en commun, incluant le « cable car » sorte de tramway tracté par câble inséré dans la chaussée.


Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Sans_n47

Puis vient le lundi où il nous faut trouver une assurance pour les motos. Nous nous lançons dans l’aventure. Et ça dure, ça dure et nous marchons. Pas moyen de trouver une assurance pour nos cinq semaines de moto. Finalement nous atterrissons dans une concession motocycliste. Nous souscrivons alors une assurance pour trois mois, comme si nous venions d’acheter une moto neuve, pour un prix défiant toute concurrence. L’autre option nous dit-on est de passer le permis de conduire moto… Fort de nos papiers, nous organisons notre transfert jusqu’à la zone Fret de l’aéroport. Nos motos sont sorties, et après le plein nous pouvons enfin rouler vers notre hôtel.

Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Premie10
Notre première étape consiste à rallier le parc Yosemite. Nous quittons San Francisco sous sa légendaire fraiche température, et le premier arrêt sera pour enlever les pulls car dès que nous quittons la côte, la température monte fortement. Nous traversons des champs d’éoliennes, ce qui nous étonne car à cette époque l’Europe n’a pas encore développé vraiment bien cette technique de production d’énergie. Nous sommes comme dans un film. Il y en a partout sur le premier contrefort, alimentées par l’air plus froid de la mer qui souffle vers l’intérieur des terres.
La route continue plein Est. Je crois vous avoir dit qu’une de mes meilleures routes avait été dans le Sud Tyrol, mais en cet après-midi nous allons parcourir sur les derniers kilomètres avant le parc une magnifique route goudronnée, au milieu d’immenses arbres, et des virolos qui à 100 km/h nous emmènent au paradis de la moto. Pas besoin de grande vitesse pour prendre son pied. Je me souviens encore avoir dit que j’aimerais bien retourner en arrière, juste pour le plaisir… mais il faut continuer. Même avec cinq semaines, il y a trop de choses à voir.
Nous arrivons à l’entrée du parc, et nous réglons le prix d’entrée. Nous nous renseignons sur les campings, et descendons vers celui qui est manifestement le plus beau. Pas de chance il est plein, nous revenons alors à l’entrée où nous campons pour la première fois sous ses grands arbres.
Yosemite est un parc naturel, au décor époustouflant. Il n’y a que très peu de route, et aucune en ligne droite. L’objectif de la seconde journée est de le traverser pour aller voir le lac Mono et visiter la ville fantôme à proximité du nom de Bodie. Le lac s’assèche, car les hommes tirent chaque année plus d’eau qu’il n’en arrive…... Sentiment de fin de monde. La ville fantôme est accessible après avoir parcouru une vingtaine de kilomètres par une piste finalement pas mauvaise. Cette ville est le témoignage de ces villes champignons générées par la fièvre de l’or. Des photos prises à l’arrivée des chercheurs d’or montrent un paysage couvert d’arbres, alors que la réalité d’aujourd’hui montre un désert. Conséquence de l’activité humaine, tous les arbres ont été coupés pour construire des habitations et pour soutenir les galeries souterraines des mines aux alentours.
Triste réalité que notre monde moderne. Nous repartons par la piste, puis traversons à nouveau le parc à travers les montagnes. Deuxième nuit au camping.
Le lendemain nous voulons voir le parc des Sequoia. 


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Alors nous empruntons la deuxième route du parc qui nous amène vers le sud. De nouveau nous entrons dans la montagne, et en effet, nous découvrons nos premiers sequoias. Impressionnants, même s’il est difficile de percevoir leur taille, tellement ils sont grands. Néanmoins à l’entrée du parc où nous devons acquitter un droit de passage, le sequoia au bout du parking, sans être le plus gros, montre déjà une taille respectable. De toute façon, impossible de les prendre en photo car ils ne rentraient pas dans l’objectif.
Nous sillonnons sur une parfaite route goudronnée la montagne et la forêt de sequoia. Nous nous posons et après le déjeuner nous partons en excursion organisée, dans un semi-remorque ! Ces américains n’ont peur de rien ! Bon enfant, sympa, notre guide nous explique le système de reproduction du Sequoia, et son besoin d’incendie pour le libérer des autres espèces. Bref un bon moment scientifique et intéressant. Retour sur les motos.
Nous redescendons de la forêt et de la montagne et la température augmente à nouveau dès que nous arrivons sur le plateau plus bas en altitude. Nous emménageons dans un motel à Bakerfield à l’intersection de deux routes importantes, découvrons les bienfaits de la climatisation…, nous nous baignons dans la piscine et le soir nous dégustons des Sundays Ice cream bien frais. Après une bonne nuit de sommeil, nous partons en direction de ma tante qui habite Santa Barbara. Journée chargée de kilomètres car il nous faut retourner sur la côte. J’ai 29 ans et la dernière fois que je l’ai vue, j’en avais 15. Nous circulons sur de belles routes relativement larges et sans beaucoup de circulation. Nous longeons un grand centre pénitencier américain, et prenons notre déjeuner dans un « Kentucky fried chicken » où la plupart des habitués parle espagnol. Rassurez-vous ils comprennent aussi l’anglais donc pas de souci. Après quelques arrêts photos en traversant les différents cols, nous arrivons enfin à Santa Barbara. Après quelques recherches nous trouvons l’habitation de ma tante et de mon lointain cousin. Il s’agit d’une résidence de mobil-homes réservé aux personnes plutôt âgées, car les enfants en sont interdits. Etonnant ! Après une soirée « familiale » entre coupée d’anglais et de français, ma tante commence à mélanger les deux langues, et mon cousin ne parle qu’anglais, nous repartons le lendemain pour Los Angeles. A l’opposé, cette journée sera pour le moins une journée de circulation dans le trafic. L’arrivée sur Los Angeles avec ses autoroutes et artères impressionne. Nous avons réservé un motel dans un quartier qui visiblement ne doit pas être le plus sûr… De grands grillages ceinturent l’hôtel, et un hélicoptère muni de projecteur survole les blocs environnant, les voitures de police sillonnent les avenues, sirènes en action…. Bref nous nous rendons à pied pour diner au restaurant en marchant… vite.
Lendemain matin, puisque nous avons perdu une journée nous décidons de nous rendre au studio Universal et d’annuler la visite à Disney Land. Organisation à l’américaine, chaque automobiliste est guidé sur la prochaine place libre. Pas le choix de choisir sa place. Achat des tickets, et nous voilà transportés dans le monde du cinéma. Un petit train nous entraine dans les animations, et nous pouvons voir de nos yeux les décors des films sortis quelques années auparavant comme Amityville ou retour vers le futur. Nous voyageons à bord de vélo conduit par ET (l’extra-terrestre) bref….. on quitte la réalité pour un voyage de l’imaginaire. A faire.
Après une deuxième nuit à Los Angeles, nous avons une journée bien chargée devant nous car nous devons gagner l’entrée de la vallée de la mort. Nous traversons alors une zone semi-aride, dans laquelle nous verrons un aéroport couvert d’avion en attente…. de nouveaux propriétaires ou en attente de destruction. La Californie est connue pour son climat idéal pour la préservation des avions. Impressionnant. Après avoir pris de l’essence dans la station-service américaine où il y a les plus belles filles des États-Unis (tous les murs sont en effet recouverts des pages centrales d’un journal très connu pour ses filles dénudées) nous arrivons en fin de journée au Nevada dans ce petit motel au milieu de rien. Il a fait chaud pendant cette journée, et la nuit sera également chaude. Nous avons prévu un départ tôt le lendemain afin de circuler dans la vallée dont la principale curiosité est d’être à 75 mètres environ sous le niveau de la mer, donc forcément encore plus chaud. Il n’y a pas beaucoup de route, néanmoins nous traversons cette grande vallée en faisant une halte pour une petite marche matinale dans un des canyons. Nous remontons vers la sortie et nous nous arrêtons à painted canyon pour quelques photos. 


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Le sol ici se colore en fonction des sédiments d’où son nom. Ensuite direction Las Vegas. Sur la route qui conduit à cette ville construite sur un territoire indien, nous sommes arrêtés par la reconstruction de la route. Imaginez-vous dans un désert. Rien autour de vous. Juste un homme avec un drapeau rouge qui vous bloque le passage. Nous comprenons assez vite que nous allons devoir attendre un certain temps. Et en effet après quelques dizaines de minutes, nous sommes autorisés à repartir. Arrivés à Las Vegas. De la démesure chers lecteurs. Le monde de la lumière et du toujours plus haut, plus beau, plus lumineux. Nous découvrons la compétition des casinos pour attirer les visiteurs. En effet, afin que les visiteurs puissent dépenser au mieux leur argent, les casinos rivalisent d’excentricité et de démesure. De plus les chambres d’hôtel sont très peu chères. Nous profitons d’offre spéciale à l’hôtel casino Excalibur. Il s’agit d’un hôtel de type féodal, d’une dizaine d’étages où le personnel est déguisé en personne de moyen-âge, et où la décoration intérieure représente nos châteaux forts européens.


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 Nous nous restaurons à volonté, et dépensons 1 dollar dans les machines à sous. Nous passons le reste de la journée et la soirée à déambuler dans les décors fabuleux des casinos et à regarder le spectacle d’eaux du casino Oasis. Le lendemain nous quittons la ville pour la retenue d’eau à l’est de la ville. Le niveau d’eau est en 1992 déjà relativement bas (rien par rapport à 2021 qui est encore plus bas – là encore les ponctions trop importantes d’eau abaissent chaque année un peu plus le niveau). Nous empruntons la route du barrage pour continuer encore plus vers l’Est, et en fin de journée nous installons nos tentes en bordure du grand canyon…. Et de l’héliport. Mais ça nous ne le savions pas forcément car il était fermé à l’heure de notre arrivée. Le lendemain pas besoin de réveil. Après un petit déjeuner bruyant, nous nous rapprochons de l’héliport où nous partons pour un vol au-dessus du canyon sur la musique du film Apocalypse Now.
Pour ma première expérience en hélicoptère, on ne peut pas mieux, notamment après le rase motte du départ, et soudain le vide de 1500 mètres en dessous. Expérience inoubliable !


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 L’après-midi, nous découvrons le centre des visiteurs et nous nous promenons sur les différents chemins proposés. Nous entrevoyons un camp tout en bas où coule un minuscule filet d’eau mais qui se trouve être un fleuve particulièrement dangereux tempétueux, le Colorado.
Le lendemain nous partons pour le lac Powell, situé à la frontière entre l’Arizona et l’Utah. Comme nous longeons le grand canyon, nous avons la chance de pouvoir nous arrêter plusieurs fois encore à des belvédères ou d’autres vues s’offrent à nous. Nous finissons par un dernier canyon qui lui est rempli de millions de pneus usagés …
Page, petite ville située à la retenue du lac, la ville est connue pour ces excursions dans les canyons aux alentours, ce que nous n’aurons pas malheureusement le temps de faire. Là aussi le niveau d’eau est bas et aujourd’hui encore davantage en 2021. Nous effectuons tout de même une sortie en bateau sur ce magnifique lac en plein désert, et remontons vers son origine où le canyon se resserre fortement. Les couleurs bleu de l’eau, et brun, rose et presque blanc des sols s’affrontent ici dans des peintures d’une beauté sans égale.

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Après une bonne nuit dans un hôtel de la ville, nous démarrons pour traverser le Colorado et prendre cette route souvent droite qui mène à Zion Park. La route est pour nous. Malheureusement le temps est couvert, les températures basses. Comme nous sommes en altitude, les doigts vont en prendre un coup. Entre les deux localités, il n’y a rien ou pas grand-chose, il ne faut donc pas oublier de faire le plein avant de partir. Des panneaux vous indiquent par ailleurs le nombre de kilomètres avant la prochaine station. A notre arrivée au parc, voilà que nous garons nos motos avec la roue avant sur l’herbe. Aussitôt un ranger survient, et commence à nous faire la morale car nous écrasons l’herbe avec nos roues. Si nous ne déplaçons pas les motos, nous serons verbalisables…. Après avoir reculé les motos de 15 centimètres, nous avisons d’un camping et nous y allons pour monter les tentes. Voyager aux Etats-Unis ou au Canada comme j’ai eu la chance de le faire, vous approche de la nature. Aussi, quand les tentes sont montées et que les petites marmottes se rapprochent, nous sourions, et prenons des photos…. Oui il faut être naïf de temps en temps. Aussi de retour aux tentes après une marche dans le décor fantastique de Zion Parc, , nous découvrons la tente de Didier éventrée par un de ces rongeurs qui est venu se sustenter pendant notre absence. Moralité, il ne faut pas seulement se méfier des ours, mais aussi des marmottes ... Après une bonne nuit sans interruption, nous quittons Zion Parc pour nous rendre vers le Nord Est dans le secteur de Moab. Auparavant nous avons décidé de passer encore une nuit de camping à Brice River Canyon. La route entre Zion et Brice canyon est magnifique et là encore aucun trafic, et aussi aucune station-service. A Brice Canyon, sur la zone de camping, et nous avons en décor des cheminées de fée de couleur rouge. Nous sommes seuls au monde. Pas un bruit. La deuxième journée nous permet de rallier notre objectif Moab. Dans cette ville, où nous trouvons un petit hôtel, nous allons profiter de la présence du Colorado pour faire du rafting, et visiter deux parcs le Arches National Park et le Dead Horse Point.
La balade en rafting est très américaine. Interdiction de se pencher du bateau, c’est très dangereux etc… Ranger les appareils photo. Bref, on se promène sur le Colorado dans la partie sans frisson mais sous les ordres d’un dragon qui prend forme sous les traits d’une américaine qui ne plaisante pas. Résultat : pas la grande aventure espérée ! La promenade dans le parc naturel des arches est plus sauvage, et laisse entrevoir quelques arches naturelles que la nature a sculpté principalement grâce au vent et un peu de pluie. Ce parc nécessiterait plusieurs jours d’excursion tellement la beauté y resplendit. Pour le second jour, nous souhaitons voir Dead Horse Point. Il s’agit d’un parc naturel une nouvelle fois, où les chevaux étaient parqués car il leur était impossible de quitter les lieux sans chuter dans le canyon. La falaise fait en effet à peu près 500 mètres de hauteur. A notre arrivée au point extrême, on aperçoit à nouveau le Colorado au fond du canyon qui a sculpté des courbes et contre-courbes. Magnifique ! 


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Mais il y a aussi deux deltaplanes qui se préparent à décoller sur la piste préparée à cette effet. Si le site est magnifique comme je le disais, la falaise est dangereusement à pic. Aussi tous les trois, nous décidons d’assister au décollage des deux deltaplanes. Il y a un peu de vent de face. Nous percevons de la fébrilité chez les deux aspirants du vol à voile. Après un certain temps, le premier s’élance et obtient la portance nécessaire pour partir dans les airs. Le second toujours aussi fébrile s’élance plusieurs minutes après, chute dans l’abime et disparait de notre vue en poussant un grand cri. Puis nous entendons un grand fracas contre la roche. Malheureusement toujours pas de visibilité possible. En revanche après plusieurs minutes, nous entendons à nouveau le pilote râler. Il n’est pas mort mais semble souffrir. Avec l’aide du ranger du parc à proximité, une corde lui est envoyée mais il semble impossible d’atteindre le pilote. Les minutes passent sans que nous sachions quoi faire car il n’y a rien autour de nous et seuls quelques témoins sont présents et le ranger. Finalement nous écoutons et comprenons que le pilote va essayer de se détacher de la roche et chuter comme il peut jusqu’en bas ! Opération périlleuse car nous avons compris que son deltaplane fait face à la falaise et que l’avant s’est figé dans la roche. Nous allons finalement l’entendre se détacher et tomber le long de la falaise puis ce sera le grand silence. Le ranger est parti immédiatement avec sa voiture certainement chercher du secours. De notre côté nous avons repéré un piste qui permet de descendre du promontoire dans le canyon. 


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La piste descend les 500 mètres qui nous sépare du fond, et nous voilà partis. Après quelques dizaines de minutes nous sommes au pied de la falaise, mais impossible de voir quoique ce soit sans jumelle. 


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Il y a des milliers de blocs rocheux. Rien ni personne à l’horizon. Nous ne savons que faire quand nous voyons au loin arriver les secours. Nous quittons la zone penauds. Le soir en écoutant les infos locales nous allons comprendre que le deuxième pilote a été secouru et conduit à l’hôpital de Moab. Il s’en sortira avec une belle frayeur.
Après ces deux jours passés à Moab, nous partons pour un moment clé du voyage, que nous avons préparé tous les trois. Monument Valley. Une fois encore en traversant des paysages désertiques, nous roulons à notre vitesse préférée de 100 kilomètres par heure. Après environ 200 kilomètres, nous arrivons dans le décor de film notamment, de la grande chevauchée avec John Wayne. Et comme il n’y a rien aux alentours la route que nous empruntons est une succession de ligne droite, et à la dernière nous commençons à distinguer ces blocs rochers, butte témoin de l’érosion terrestre. Spectacle inoubliable par la dimension de la zone. Nous voilà plongés dans l’univers du western. 


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Nous trouvons un terrain de camping tenu par des indiens Navajo, très peu engageants et peu bavards, et partons finir l’après-midi à sillonner les pistes dans ce décor grandiose. Nous quittons l’Utah pour entrer dans l’Arizona le lendemain. Cette fois l’objectif est de passer voir le canyon de Chelly, célèbre pour son histoire meurtrière, où vont finir exterminés les indiens qui s’y étaient retranchés, et qui ne pouvaient plus en sortir qu’encerclés par l’armée américaine.

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Après la visite du site nous filons vers le Sud dans l’état du nouveau Mexique à travers la réserve indienne Navajo puis Apache, traversons le parc « petrified forest ». Le paysage a des teintes blanches, rouges, mauves, grises et très peu de végétation.  Le lendemain nous atteignons Las Cruces, après avoir franchi le « Rio Grande » à sec ! et après avoir visité un ancien fort tenu par des tuniques bleues où nous découvrons les conditions de vie abominables des soldats il y a deux cents ans. L’espérance de vie n’était pas grande à cette époque. Nous ne sommes plus qu’à 60 kilomètres du Mexique. Mais nous n’y irons pas. Après y avoir passé la nuit, nous prenons direction de l’Est avec en point de mire, le site de White Sands. Celui-ci se rejoint en empruntant une piste blanche. Il y est même recommandé de porter des lunettes de soleil, car la réverbération y est très forte au sol. Le parc est situé dans une vallée, dans laquelle s’écoule l’eau contenant du gypse des montagnes environnantes. Finalement nous avons l’impression de traverser une vallée de plâtre. Nous en profitons (avec les lunettes de soleil) pour faire une marche dans le désert blanc de la vallée. Dans la zone de parking, des protections contre le soleil permettent aux voitures de se protéger de la réverbération.

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Puis nous filons à la frontière entre le nouveau Mexique et le Texas pour visiter une autre curiosité des environs, Carlsbad Cavern. Une des plus grandes cavernes à visiter au monde avec la particularité qu’elle abrite une colonie de chauve-souris qui la quitte toujours à la même heure. Après la visite de la caverne qui dure plusieurs heures et qui se termine par un ascenseur moderne de grande capacité pour nous remonter à la surface, nous voici installés dans l’amphithéâtre d’où doivent sortir ces charmantes bêtes. Le Ranger nous introduit au monde de la chauve-souris et commence à décrire son mode de vie quand à la minute prévue, les premières chiroptères prennent leur envol. Il y en a tellement que les dernières quitteront la caverne quarante minutes après les premières. Une expérience à faire dans sa vie.


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La fin du voyage s’approche. Il nous faut nous diriger vers Dallas au Texas pour régler le transport des motos vers la France. Le transport aller avait été réglé mais pas le retour. A nous de trouver notre transporteur en 2/3 jours avant de reprendre l‘avion.
Le trajet vers Dallas est relativement ennuyeux sauf pour celui qui s’intéresse aux champs de pétrole. Tout d’abord, une odeur forte vient vous chatouiller le nez, puis vous découvrez les pompes par centaines à droite et gauche de la route. Le Texas au moins dans cette partie-là est totalement plat. 


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Après les inévitables arrêts pour restauration et photos, nous arrivons à Dallas où nous logeons dans un motel.
Le lendemain, nous passons quelques coups de téléphone, et nous nous rendons chez un prestataire qui nous conseille de renvoyer les motos par bateau après mise en caisse car ce sera moins cher. Nous profitons de la dernière journée qui nous reste pour nous rendre sur la place Dealey à Dallas où le président Kennedy a été assassiné. Nous garons nos motos dans un parking surveillé par un policier à la musculature impressionnante. Nous laissons ma sacoche réservoir et partons arpenter la place. Déception pour ma part, car je me souvenais des images de l’attentat, et je m’imaginais une vaste place. Il n’en est rien, bien au contraire. La place est extrêmement petite. Il y subsiste tous les immeubles et la palissade que l’on peut revoir lors de l’attentat. On comprend en la visitant qu’un tireur expérimenté ne pouvait pas rater le président des Etats-Unis.  A notre retour au parking, force est de constater que ma sacoche réservoir a été volée, alors que la moto est garée à quelques mètres de ce policier musclé. Adieu, aux cartes routières, et surtout à la clé de l’appartement à Paris…
Nous apportons un jour avant notre départ en avion nos motos à l’endroit indiqué, et les motos sont mises en caisse immédiatement. Elles seront placées ensuite sur un camion pour rejoindre un port, puis seront chargées dans un conteneur à destination de l’Europe et enfin seront livrées en France près de Paris après passage par Le Havre.
Ainsi s’achève ce voyage en terre américaine. Mécaniquement, la Suzuki 800DR et la r80G/S se sont bien comportées. Aucun souci si ce n’est pour la BMW, lors de la traversée de certaines régions extrêmement chaudes, une dilation excessif du revêtement en caoutchouc de la poignée de gaz, qui ne tenait plus correctement sur le morceau de tube. Je devais donc assez souvent reprendre la préhension de la poignée pour rester au même niveau de gaz. Dès que les températures redescendaient, je retrouvais le grippe de la poignée sur son support ! La même chose s’est reproduite plus tard en Afrique.
J’aurais également circulé sans compteur de vitesse puisque l’aiguille s’est brisée à force de gigoter dans le compteur (défaut connu du compteur BMW). J’avais pris tellement l’habitude de lire mon compte-tour que cela n’était plus gênant.
Et enfin ma désormais célèbre réparation de mon commodo de clignotant a encore tenu la distance. Même si les commandes sont inversées, toujours aucun souci pour cette réparation à 1,5 franc.
(merci a Didier pour sa relecture et ses souvenirs)


Dernière édition par francois62 le Dim 19 Déc 2021 - 15:11, édité 1 fois
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  Gastair Sam 18 Déc 2021 - 19:43

Merci pour ce nouveau récit, merci pour le partage. jap

Gastair
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Dim 19 Déc 2021 - 15:12

Oups ! J'avais oublie d'inserer le parcours.
Erreur corrigee.

Merci Gastair.

Je prepare la suite....

Francois
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  Olympia Dim 19 Déc 2021 - 16:42

Merci pour ces très beaux récits rédigés par une fine plume bien
Olympia
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Sam 5 Mar 2022 - 8:12

Suite et extrait de mon livre.
Episode 8

Titre "les annees sans"

Après une année passée à Calais (1993) où j’utilise ma moto tous les jours sous la pluie et le vent (oui le vent souffle toujours à Calais, je ne le savais pas, mais je l’ai appris très vite !), je migre vers Folkestone. Je traverse la Manche en ferry et en moto, et me voilà au pays de Shakespeare. Alors que je ne parle pas vraiment anglais (anglais des touristes, donc très limité) j’apprends la langue en trois mois. Je réalise le même aller/retour pour mes weekends en laissant la G/S dans la rue de mon hôtel en Angleterre recouverte d’une housse de protection. Pour info Folkestone ressemble beaucoup par son climat à Calais, avec un peu moins de vent mais tout autant de pluie.
La moto ne sera jamais dégradée pendant cette période qui s’étire jusqu’à fin septembre 1994, ce qui n’avait pas été le cas dans la région parisienne quelques années plus tôt où on m’avait siphonné vingt litres d’essence pendant la nuit. J’ai toujours le gros réservoir et mon fameux commodo inversé.
La moto démarre hiver comme été au kick et je continue mes problèmes de batterie. Je pars le matin vers 05h00 de l’hôtel sous les yeux des renards qui fouillent les poubelles tranquillement, en pleine ville. Je vais me faire arrêter une seule fois en Angleterre par un policier à  moto la nuit car mon feu de position arrière était éteint. (Encore là un problème récurrent sur la r80G/S). Je démonte le bloc feu arrière devant le policier, et nettoie les contacts. Et je repars sans amende. Je me souviens qu’il avait une BMW avec un haut de carénage seulement.
En 1994, comme j’ai abandonné Arcueil Motor, je profite de mes allers-retours sur Paris pour acheter mes pièces chez Daniel Motos et à Reims ou j’ai de la famille.
Cette année-là, je dépense 955,48 francs en pièces diverses.
En 1995, je retourne en France, et m’installe dans les environs de Calais, oui quand on aime la pluie, on y reste !
En septembre 1996, la moto totalise 110143 kilomètres. Cette année-là, je fais réaliser la dépose de la boite car elle fuit sur le joint arrière. Le couvercle est remplacé, soi-disant parce que ce couvercle est cassé au niveau de l’axe de pousse de l’embrayage. Je me souviens de la tête de l’apprenti mécano lors de cette discussion, qui ne savait pas ou se mettre et dont le visage était tout blanc. Il ne semblait pas a l'aise...
Cout de l’opération : 5036,57 francs payé comptant et pas content !
Je n'ai jamais remis les pieds dans ce garage.
Je continue par divers petites operations de remise en etat. Je commence par le remplacement d’un rayon de jante avant, certainement brisé par l’anti-vol que j’avais du laisser… Tête en l’air ! Je découvre dans le village de Marquise que le mécanicien d’un petit garage de tondeuse était un mécano BMW. Aussi je lui demande  de me changer le rayon et de changer également le support de clignotant droit qui est attaqué par la rouille, à cause du gros réservoir qui m’oblige à tordre le support. Avec la pluie pendant deux ans, la moto restant à l’extérieur, la rouille a fait son apparition. J’en profite pour lui demander la vidange de toutes mes huiles moteur, boite et pont.
Très bon travail, le tout pour 448,70 francs. Malheureusement ce mécanicien va décéder l’année suivante d’un cancer foudroyant. Comme quoi il faut profiter de le vie.

En 1997, je m’offre des nouveaux antiparasites et une nouvelle batterie ! Et oui les fameuses batteries des 80G/S.
Cout de l’opération : 693,6 francs
À la suite du voyage en Algérie, le bloc entourant le phare qui était partiellement détruit, avait été refait avec de la colle époxy. Jamais peint. Je décide donc de refaire la peinture du bloc phare et des caches-latéraux dont la peinture s’écaille. Je demande également à une de mes connaissances rencontrée en 1993 sur Calais s’il est possible de me refaire des autocollants R80G/S en orangé comme ceux d’origine. Finalement il m’en fait plusieurs séries, ce qui va me servir par la suite. Petit à petit, je procède aux changements nécessaires dont notamment le support de clignotant avant droit qui avait rouillé fortement. En effet je n’avais pas de limiteur de braquage de mon guidon, donc les clignotants avants venaient taper le gros réservoir, ils avaient un peu plié et donc commencé à rouiller. Je change aussi les rétroviseurs car la peinture noire s’écaille profondément. Aussi un problème connu sur les G/S.
En 1998, j’obtiens une seconde voiture. J’arrête les circulations en moto.
Les dépenses reprennent en 2000, et je dois acheter un nouveau silencieux et boite à feux. Je travaille alors avec Moto Village. A l’époque, c’est encore sympa, car on se parle au téléphone. Je me souviens d’un homme très gentil qui m’a toujours conseillé très aimablement. Je ne sais pas ce qu’il est devenu, mais vraiment quelqu’un de bien. Le second pot d’échappement aura donc tenu 10 ans puisque je l’avais déjà changé en juin 1990, et le premier n’avait tenu que 4 ans.
Je change également le sigle BMW à l’arrière, qui est complètement fané, presque plus de couleur ; j’achète aussi les petits caoutchoucs noirs qui aident à tenir les caches latéraux (aussi un problème BMW car ils s’échappent souvent et il faut donc en racheter souvent), et des décalcomanies « R80G/S » orange pour les caches latéraux, ainsi qu’un bouchon de l’axe du bras oscillant.
Je ferai faire une révision en juin 2000 chez BMW à Coudekerque Branche. La moto totalise 113 020 kilomètres.
Je fais repeindre le bloc phare, abimé depuis le voyage en Algérie, ainsi que les deux caches latéraux. Je me rends chez un carrossier qui va me reprendre ces trois éléments et remettre le tout en peinture. Je fais faire cela à Marquise, entre Calais et Boulogne sur Mer.
Toujours chez Moto Village, j’achète deux sigles BMW pour mon gros réservoir et un kick. L’histoire du kick est intéressante. La voici.
Je constate depuis deux à trois ans que le kick dépasse de plus en plus du côté gauche. Au point que ma jambe est en contact permanent avec celui-ci. Ça devient de plus en plus pénible, et je me dis qu’au cours d’une des révisions, on a dû m’échanger mon kick avec un autre modèle. A l’époque je ne vois pas d’autre explication. Alors je commande un kick pour une r 80G/S (300 francs). Quand je le reçois, je démonte l’ancien et repose le nouveau. Et le problème persiste. Je redémonte, vérifie le positionnement de la clavette, repose le tout mais ne trouve aucune raison de souffrir du même maux. Je vérifie le numéro sur le kick et les deux kicks portent la même référence. Donc ce n’est pas le kick qui pose probleme. On verra plus tard, je retourne le kick à Moto Village contre remboursement.
Cout de l’opération :
Silencieux noir = 1 550 francs
Boite à raccord (à feu) = 1 200 francs
Pieces diverses = 210 francs
Révision = 1 377,82 francs. Le seul défaut de la révision est qu’ils ont voulu rénover le bloc moteur, et maintenant la peinture noire s’écaillent sur le même bloc.
Reprise du bloc phare + caches = 1 595,66 francs
 
Pieces Moto village = 100 francs
Total année 1996 = 6 033,48 francs
 
En 2001, je fais faire une révision chez BMW Coudekerque Branche. C’est la deuxième fois, et je connais maintenant le mécano Philippe. La moto atteint 114 520 kilomètres en juillet.
Ma moto est exposée dans le hall de présentation. Les visiteurs ont posé souvent des questions sur la moto. On sent que le modèle vieillit, et qu’il attire l’œil !
En 2002, il ne se passe rien, et en 2003, je me heurte à quelques soucis de carburation, notamment au démarrage. Je me rends alors à Boulogne sur Mer, beaucoup plus proche que Coudekerque. Dans ces années-là, la politique de BMW, est d’avoir un service moto là où se trouve un service voiture. Très appréciable. BMW va démonter les carburateurs, nettoyer l’ensemble, remonter et resynchroniser. Il n’y aura rien à faire la moto démarrera toujours sur une seul cylindre. Mais j’ai désormais l’habitude. Toujours comme ça aujourd’hui.
Total année 2003 = 192,01 Euros
En 2004, je vis mon deuxième incident de bobine (voir épisode précédent). Cette fois, je suis aguerri, et je diagnostique rapidement l’anomalie.
La bobine est changée au gré de la révision qui s’effectue une nouvelle fois à Boulogne sur Mer. La moto totalise 119 173 et la facture 505, 25 Euros.
En 2006, après huit années d’utilisation réduite, je remets la moto en route pour des vacances de dix jours avec madame en Corse avec le club moto de l’entreprise. Madame est terrorisée d’avoir un accident car les enfants seraient sans parent. Oui je suis devenu papa depuis 1994. Je réussis à la convaincre. Finalement le voyage va se passer sans difficulté technique et sans accident. Paris Nice en train de nuit avec les motos sur un wagon, rien de tel pour apprécier le début des vacances. J’aime bien le Train Auto-couchettes, tellement pratique. Une petite anecdote à partager. Comme vous me connaissez maintenant, vous savez aussi que je n’utilise jamais de GPS. Toujours à l’ancienne et encore maintenant en 2022. Nous sommes dans le nord de la Corse et nous roulons tranquillement les uns derrière les autres. J’ai ma carte « Michelin » et je suis le dernier de la file. Oui, je suis toujours le dernier quand je roule en groupe ! Toujours quelque chose à regarder, ou à prendre en photo. Ce qui ne plait pas à madame. Bon elle ne peut pas vraiment se plaindre puisqu’elle me suit forcément !
Et nous nous arrêtons soudainement sur le bord d’un petit chemin. J’attends patiemment en fin de peloton, quand je vois arriver l’organisateur qui me demande où nous sommes car son GPS vient de s’arrêter de fonctionner. Me voilà, moi le dernier passant en première position jusqu’à la fin de la journée. Comme quoi, il faut toujours avoir une carte dans son sac !
Il faut que je vous avoue, je n’ai pas de religion particulière vis-à-vis du GPS, mais j’aime bien lire les cartes ! et j’aime bien savoir où je suis. Je n’aime pas que la technique m’impose des choix même si j’admets que pour trouver un hôtel dans une ville perdue, les nouvelles technologies facilitent la chose.
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Le rythme des vacances en Corse va s’accélérer au fur et à mesure, et je me découvre moins téméraire qu’avant, surtout sur les petites routes sans visibilité de la Corse avec les vaches et cochons un peu partout. De dernier je vais passer une nouvelle fois premier quand la route est en travaux, et que nous devons rouler sur une belle piste. J’aurais le temps de faire des photos en attendant les autres ! Voilà le secret de la G/S. Elle est à l’aise partout. Et tellement facile à conduire.

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Le retour se fera dans les mêmes conditions qu’à l’aller à savoir le train de nuit.
Après cette escapade je vais commettre la délicatesse de me commander une 1200GS en Mars 2007 pour faire plus jeune et surtout plaisir à madame ! Premièrement c’est très cher, et deuxièmement je ne vais pas vraiment m’en servir même si finalement j’ai un peu bourlingué dans différents pays le Maroc, l’Espagne, le Chili, l’Argentine et en Bolivie. Mais depuis 2011 elle dort dans un garage avec deux démarrages par an. Pas top. Dix ans que ça dure !
Du coup, je me retrouve à l’époque avec deux motos. Bien sur la 1200 GS est plus moderne, et instinctivement j’ai tendance à m’en servir dans les environs davantage que la G/S. Je vais alors même jusqu’à stocker la 80G/S dans le garage d’un ami pendant deux ans car je n’ai pas suffisamment de place. Je reçois alors pendant ces deux années des demandes insistantes de la part de potentiel acheteurs. Je m’y refuserais toujours et j’ai bien fait.
Chez mon ami Herve, le stockage de la moto est mal aisé. Le garage ne se prête pas au stationnement de la moto sur la béquille centrale. Aussi, elle va rester deux ans sur la béquille latérale. Grosse erreur. Mon ami la démarre de temps en temps mais après 6 mois, il arrête, et je n’en suis pas informé immédiatement. Fin 2009, je vais la récupérer car mon ami m’indique qu’elle ne démarre plus du tout. Je la sors de son tas de poussière et des toiles d’araignée, et je kick. Après 7 coups de kick, la moto démarre. Je n’ai jamais vu ma moto fumer de la sorte, un immense panache bleu/blanc sort du pot, et cela dure plusieurs minutes. J’obtiens assez facilement le ralenti, et fort de mon succès, je pars faire quelques tours de roue. Horreur ! il n’y a plus de frein avant. Et comme vous le savez, le frein arrière n’est pas top même si le mien est plutôt parmi les meilleurs. Il s’avère qu’avec l’humidité ambiant (merci Calais), et la position latérale, un des deux cylindres de frein est bloqué. Un peu de travail en perspective.
Mais je suis content. Après deux ans de séparation, je retrouve ma mémère que j’aime tant. J’ai tellement bourlingué avec, que je me jure alors que je ne vendrai jamais cette moto.
Après cette période à vide de 80G/S et ma séparation avec madame qui survient en 2007, je vais retrouver le bonheur, qui sera double puisque ma nouvelle femme souhaitera conduire sa propre moto (ce qui est parfait, je n’ai plus trop envie d’avoir un passager), et finalement une seconde 80G/S va entrer dans ma nouvelle vie.
Mais ceci est une autre histoire, la suite au prochain numéro.


Dernière édition par francois62 le Sam 2 Avr 2022 - 15:46, édité 1 fois
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  Gastair Sam 5 Mar 2022 - 9:01

Super merci pour ce nouveau récit.

Là t'as oublié une partie du texte, on ne fait pas le lien avec un problème de boite, ni avec un problème d'antivol oublié. :  clin


"En 1995, je retourne en France, et m’installe dans les environs de Calais, oui quand on aime la pluie, on y reste !
J’en suis fort étonné car je connais ma moto, et je ne me souviens pas avoir eu un souci avec la boite, mais c’est la parole du patron du garage BMW du Touquet contre moi.  Je commence par le remplacement d’un rayon de jante avant, certainement brisé par l’anti-vol que j’avais du laisser…
"
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Message  Francesco Sam 5 Mar 2022 - 10:55

Merci !  bien
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Message  BernardP Sam 5 Mar 2022 - 12:18

Super récits qui font quand même un peu mal à l'amour propre des petits bourlingueurs que la plupart d'entre nous sommes !
Merci beaucoup !
BernardP
BernardP


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Message  Olympia Dim 6 Mar 2022 - 0:03

J'ai tout lu, super ! bien 
Tu roules peu avec cette G/S. Peut-être qu'avec une nouvelle chérie et une 2ème G/S ça va changer... souris
Olympia
Olympia


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Message  xrla Dim 6 Mar 2022 - 8:04

BernardP a écrit:Super récits qui font quand même un peu mal à l'amour propre des petits bourlingueurs que la plupart d'entre nous sommes !
Merci beaucoup !
Super récit, mais sur se point je ne pense pas que l'amour propre des petit bourlingueurs doit être frustré.
Les différents voyages de notre ami on un coup ou demande du temps , ce que n'ont pas toujours certains autres, ce sont des choix que chaqu'un fait.
Surtout si il y a des enfants , le travail, bref la vie de tous les jours.
Chaqu'un roule comme il le souhaite ou comme il peux(certain n'on même pas la chance d'avoir une moto), mais il est vrai que ces récits donne envies.

A+
xrla
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Ma R80G/S de 1986  - Page 3 Empty Re: Ma R80G/S de 1986

Message  francois62 Dim 6 Mar 2022 - 8:18

Merci à vous tous pour vos réponses ou réactions a ce nouvel épisode, différent des premiers.
Oups ! oui apparemment, une partie du texte a disparu lorsque je préparais hier matin mon "post". Je vais rectifier. Merci pour la remarque Gastair. Dans ma version personnelle, tout y est.
 J'ai retrouvé aussi d'autres photos perdues de mes précédents voyages, que j'essayerai d'intégrer dans les épisodes qui conviennent.
Nettement moins de kilomètres effectues dans cette dernière partie, d'une part a cause des enfants, et d'autre part à cause/grâce à l'acquisition de la 1200GS.
Pour répondre a une des remarques, en effet, je suis plutôt voyageur que mécanicien, raison pour laquelle j'essaye de conserver ma moto dans la meilleure condition possible car je ne sais pas si je serai capable de dépanner en cas de pepin, même si je connais désormais quelques trucs sur ma BMW que la plupart d'entre vous connaissez par cœur !
 
Enfin, une nouvelle chérie, et une deuxième G/S ne pouvaient que laisser entrevoir que de nouveaux voyages....
La suite arrive aussi vite que je peux car je vais cesser mon activité professionnelle très prochainement. En parallèle je prépare en ce moment même un nouveau transfert de nos motos vers l'hémisphère sud, si le COVID ou la guerre en Europe nous l'autorise.

Mais avant cela, il me reste encore quelques histoires à partager.
francois62
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Message  bury the hatchet Dim 6 Mar 2022 - 11:54

coucou
bonjour, je découvre ce fil et je suis emballé par ces aventures relatées de cette façon; les images viennent toutes seules en tête!
merci pour ce partage!
ah oui, les batteries bmw...tout un poème .
mon ex dormait elle aussi derrière moi quand on partait pour de long trajet clin
bury the hatchet
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